Partager la publication "Transformer des bureaux vides en logements pour sans-abri, cette asso l’a fait !"
Face à cette absurdité, la jeune association toulousaine Unity Cube a imaginé une nouvelle solution d’hébergement d’urgence. Son idée? Construire des modules d’habitation intégrables dans les immeubles de bureaux vacants, des “boîtes” en palettes de bois à l’assemblage rapide. Son slogan : “Occuper l’inoccupé “.
À Toulouse, 220 000 m² de bureaux inoccupés
“Au départ, c’était un exercice scolaire, raconte Clément Breton, chef de projet à Unity Cube. L’idée a beaucoup plu au jury de notre cours et c’est devenu plus sérieux : il s’est transformé en réel projet d’entrepreneuriat social.”
À Toulouse, 220 000 m² de bureaux sont inhabités, souvent pour de longues durées. “Nous avons conçu une opération pilote pensée pour des familles”, poursuit Clément Breton. Pièce à vivre, chambres, cuisines et sanitaires rattachés au système d’électricité et d’eau des bureaux : les étudiants ont tâché de prendre soin du confort “et de l’intimité des différents membres de la famille”, ajoute l’ingénieur.
Les cubes sont par ailleurs modulables et donc adaptables à toutes les populations, pas seulement aux familles : un agencement différent est possible pour l’hébergement de femmes isolées dont le nombre est en forte augmentation.
Le bois de palettes recyclé : des LÉGO durables
Cette technique permet une installation simple et rapide, avec des matériaux durables, sans aucun traitement chimique.
“Les palettes utilisées pour nos logements sont issues du recyclage et amenées à resservir une fois l’abri démoli”, précise Clément Breton.
La loi Molle, obstacle et alliée
“Il faut donc outrepasser cette inapplicabilité et obtenir un accord franc de la préfecture”, explique Clément Breton.
Unity Cube travaille donc en collaboration avec les pouvoirs publics et avec les associations de terrain : pour ces collectifs d’aide au logement, cette solution de logement est intéressante car elle évite de financer des nuits d’hôtel plus onéreuses lorsque les centres d’hébergement d’urgence sont complets.
Des patrons avec des “convictions et des valeurs”
“Ce sont des personnes qui ont des convictions et des valeurs. Récemment, un promoteur toulousain nous a contactés après avoir rencontré un SDF près d’un distributeur. En le voyant, il a tout de suite pensé au gâchis de tous ses bureaux inutilisés”.
Pour ces patrons, les bureaux vides sont aussi un manque à gagner. Unity Cube leur verse un petit loyer (35 euros par personne hébergée). “Les bâtiments occupés sont également moins sujets au vandalisme que des bâtiments vides”, ajoute Clément Breton. Sans oublier l’intérêt, en terme d’image pour ces entreprises, de mettre un pied dans l’économie sociale et solidaire.
“Nous allons certainement investir un grand bâtiment public désaffecté”, annonce Clément Breton.
Si l’entrepreneur ne souhaite pas, pour l’heure, révéler le bâtiment dont il s’agit, on sait qu’il se situe à Toulouse. Margaux Frantz, de l’équipe d”Unity Cube, ajoute : “Nous sommes actuellement en pourparlers avec les Mairies de Toulouse et Paris pour monter les premières opérations dans des locaux publics.”