Partager la publication "Plan de relance : “Les actions climatiques ne sont pas à la hauteur”, alerte un rapport"
Son rapport annuel, rendu public mercredi 8 juillet, souligne l’inefficacité des mesures actuelles en matière de réduction d’émissions de gaz à effet de serre. Et insiste pour que le respect des objectifs climatiques prime sur la relance de l’économie.
En 2019, l’instance présidée par la climatologue Corinne Le Quéré présentait un premier rapport déjà peu flatteur. “La réduction réelle des émissions de gaz à effet de serre, de 1,1 % par an en moyenne pour la période récente, est quasiment deux fois trop lente par rapport au rythme nécessaire pour la réalisation des objectifs”, précisait-il.
Une France bien loin de ses objectifs
Que s’est-il passé entre le rapport de 2018 et celui de 2020 ? Le gouvernement d’Édouard Philippe a bien rédigé une réponse, publiée au Journal officiel le 23 janvier 2020. Ce rapport gouvernemental souligne “le foisonnement des mesures en rapport avec le climat”, écrivent les membres sur Haut-Conseil, mais “l’impact potentiel de ces politiques sur les émissions de gaz à effet des serre n’est pas estimé”.
Relancer l’économie sans relancer les émissions de carbone
Sur ce point, des leçons peuvent-être tirées de la crise de 2008 : si la crise financière avait causé une baisse globale des émissions de 1,4 %, celle-ci avait été suivie d’une hausse de 5,1 % de ces émissions en 2010.
Le Haut-Conseil observe donc avec inquiétude les premières mesures de relance du gouvernement. Les premières aides publiques sont principalement adressées aux secteurs très émetteurs de l’automobile et de l’aviation, deux secteurs très émetteurs de gaz à effet de serre. Et ce “sans conditionnalité ferme concernant leur évolution vers une trajectoire compatible avec les objectifs nationaux”, soulignent les auteurs du rapport, qui plaident même pour “bannir tout soutien aux secteurs carbonés du plan de reprise.”
Pour une relance décarbonée
Pour ce faire, l’instance indépendante à identifié les secteurs permettant d’associer atténuation des émissions de gaz à effet de serre et création d’emplois. La rénovation énergétique des bâtiments et le déploiement des énergies renouvelables semblent être les secteurs les plus efficaces en la matière. Le développement des véhicules électriques, l’agroforesterie et la mutation de l’agriculture vers la production de protéines végétales sont également listées, avec un potentiel d’embauche légèrement plus faible, mais toujours “significatif”.