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3 conseils pour soigner le bilan carbone de son assiette

À la carte, nous vous proposons deux menus. Le premier est composé d’une salade de tomates, d’un steak frites et d’une pannacotta. Avec le second, on vous servira une salade verte, des lasagnes aux légumes et une tarte tatin. Pour alléger vos émissions de CO2, c’est sans hésiter le second menu qu’il faut choisir. Le repas végétarien émet en effet 1,71 kg d’équivalent CO2 contre 5,19 kg pour celui avec bœuf et produit laitier. L’alimentation est un gros budget carbone pour chacun d’entre nous. Elle représente en 2019 24 % des émissions de CO2 de chaque Français. Pour alléger ce score, nous, consommateurs, disposons de plusieurs leviers d’action.

Moins d’animal

Le premier réflexe ? C’est donc de réduire la part animale – viande et produits laitiers – de nos repas. Pour produire un kilo de viande, on émet 5 à 10 fois plus de gaz à effet de serre que pour produire un kilo de céréales. Plusieurs facteurs expliquent ce lourd bilan carbone.

Pour nourrir les animaux, il faut produire des aliments, les transformer, les transporter. Si l’on compte les prairies, les cultures fourragères et céréalières destinées aux animaux, la production de viande mobilise 70 % de la surface agricole française selon les ONG, ou 50 % selon l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), qui met en cause les critères de calcul des ONG intégrant les alpages et autres terres certes agricoles mais non labourables.

Et il y a le méthane, ce gaz exhalé par les ruminants, pendant leur digestion… Les fameux rots des vaches ! Le méthane est aussi issu des déjections des animaux. Il pèse pour 29 % de l’empreinte carbone totale de notre alimentation !

Privilégier le local

L’autre gros poste qui alourdit le bilan carbone de nos assiettes, c’est le transport. Il représente 19 % du total. Cela comprend le trafic des marchandises en camion et nos déplacements quand nous allons faire nos courses. 1 360 km par personne et par an sont parcourus pour les achats alimentaires et la restauration hors domicile.

L’antidote, ce sont évidemment les circuits de proximité : aller chercher les producteurs au plus près de soi, grâce à des AMAP, des boutiques de paysans ou même des produits régionaux au supermarché. Vous irez à pied ou à vélo, dès que possible.

Et notez que si vous mangez moins de produits animaux et que vous les choisissez issus de filières locales de qualité (du bœuf qui vit sur des pâturages entourés de haies, des volailles de plein air…), il y aura aussi des bénéfices pour l’équilibre écologique des territoires. Ces élevages contribuent en effet à la biodiversité et à la fertilité des sols.

Se mettre aux fourneaux

Un dernier conseil ? Manger des plats cuisinés par vous, à base de produits simples. D’abord parce que les consommations d’énergie d’un repas hors domicile sont deux fois supérieures à celles d’un repas à la maison. Ensuite parce que quand vous snobez les plats tout préparés, vous évitez un tas d’impacts : l’énergie pour la préparation et la conservation, les emballages…

Et bonne nouvelle, cela ne coûte pas plus cher. En consommant moins de viande et de boissons sucrées, plus de légumineuses et de céréales et en réduisant le gaspillage alimentaire, on peut se régaler de produits de meilleure qualité, à budget constant, et réduire de 30 % le bilan carbone de ses courses.

Retrouvez plus d’articles sur l’alimentation de demain dans notre supplément : “Comment mieux manger sans dépenser plus ?”
réalisé avec le soutien de l’ADEME

à retrouver dans We Demain n°29 en kiosque le 14 février et disponible sur notre boutique en ligne

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