Pour sauver les plantes destinées à être jetées, Nicolas Talliu, architecte paysagiste de formation, a ouvert lundi 1er mars la “Société Protectrice des Végétaux” à Lyon, sur le même modèle que la SPA.
“Il faut repenser notre modèle de consommation. On le fait avec plein de choses mais on ne le fait pas sur le vivant, je trouve cela vraiment dommage. On vend des voitures d’occasion depuis très longtemps, mais pas de plantes d’occasion”, explique le pépiniériste.
Nicolas Talliu rachète les plantes à des particuliers qui veulent s’en séparer, à des producteurs locaux qui n’arrivent pas à vendre leur production ou à des grossistes, “qui ne sont pas payés pour entretenir les plantes et qui sont obligés de jeter tout ce qu’ils ne vendent pas”.
Un gaspillage important. “J’étais en contact avec des commerciaux qui se sont penchés sur la question. Pour une seule enseigne, ils ont compté plus de 3 tonnes de déchets chaque trimestre”, rapporte-t-il.
“Je prends tout. À partir du moment où c’est une plante, pour moi, elle mérite d’être entretenue.”
La Société Protectrice des Végétaux est située dans le 7e arrondissement de Lyon, plutôt proche du centre ville. “Je suis parti de ce constat : tout le monde veut ramener des plantes en ville, mais les citadins n’ont pas tous la possibilité d’aller voir des pépiniéristes. Donc, ils vont dans les grosses enseignes qui sont les plus grosses gaspilleuses”, explique le fondateur. “L’idée est de faire cette passerelle entre les producteurs locaux et les citadins.”
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Nicolas Talliu lutte également contre le gaspillage à l’échelle des particuliers. Si les Lyonnais ont une plante mal-en-point, ils peuvent soit l’amener à la pépinière pour qu’elle soit soignée et revendue en échange d’un avoir, soit venir demander des conseils pour la ravigoter. “L’idée, c’est qu’ils entretiennent une plus longue relation avec leurs végétaux.”
Les plantes sont vendues “deux fois moins cher” qu’en magasin ou que chez un pépiniériste conventionnel, assure-t-il. Et, lorsqu’on lui demande ce qu’il fera dans le cas où il n’arrive pas lui même à vendre ses produits, il répond sans hésiter : “Je les garderais jusqu’à ce qu’elles soient vendues.”
Aujourd’hui dans un espace de 300m2, “trop petit”, Nicolas Talliu envisage déjà de trouver un terrain plus grand, toujours proche du centre de Lyon, pour pouvoir sauver et entreposer plus de plantes.
D’autres projets similaires sont en cours de création à Strasbourg, Dijon ou encore à Nantes. “C’est bien, cela veut dire que l’idée se développe”, se réjouit-il.
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