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Le coronavirus dope les circuits courts

Manque de travailleurs agricoles, ralentissement des transports causant une augmentation du gaspillage alimentaire… La pandémie de coronavirus remet en cause notre système alimentaire et les présidents de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) et de l’OMC (Organisation mondiale du commerce) s’inquiètent d’une possible “pénurie sur le marché mondial”

“Les incertitudes liées à la disponibilité de nourriture peuvent déclencher une vague de restrictions à l’exportation”, expliquent-ils dans un communiqué commun, diffusé le 1er avril.

   
“C’est dans des périodes comme celles-ci que la coopération internationale est essentielle”, soulignent-ils. “Nous devons nous assurer que notre réponse face à la pandémie de Covid-19 ne crée pas, de manière involontaire, des pénuries injustifiées de produits essentiels et exacerbe la faim et la malnutrition”, concluent-ils.
 
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En France, l’explosion des circuits courts

Au début de la crise, et notamment à l’annonce du confinement, les Français se sont rués sur les supermarchés, vidant parfois les rayons, notamment de produits secs.

Depuis, les circuits courts sont une des solutions qui s’est imposée naturellement aux Français, et dont les chiffres explosent depuis le début du confinement. En effet, par mesure de sécurité sanitaire ou par solidarité, beaucoup de citoyens se sont tournés vers les producteurs locaux de leur région pour faire leur provision, plutôt que d’aller au supermarché. 

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Selon le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, “cette crise nous démontre la nécessité d’accélérer la transition écologique et de relocaliser les productions pour garantir la sécurité alimentaire européenne”, peut-on lire dans Libération .

  
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La réouverture des marchés locaux en plein air, demandé notamment par la FNSEA, a été validée par le gouvernement. La vente directe est elle aussi acceptée, si les conditions sanitaires sont respectées, tout comme la livraison de paniers. 
 
“On a vraiment eu une très grosse augmentation du nombre de commande”, commente Natacha Gan, responsable communication et développement chez Kelbongoo, qui propose à Paris la vente de produits de producteurs basés en Picardie. “Nos commandes ont augmenté de 30 à 40 %, le trafic sur le site a été multiplié par 5 et le panier moyen est en hausse de 40 %”
 
Le réseau La Ruche qui dit oui  remarque aussi l’engouement des consommateurs : “Depuis un mois, nous avons enregistré une hausse de 70 % de notre chiffre d’affaires, une augmentation de taille de 30 % du panier moyen”, raconte Grégoire de Tilly, le président de l’entreprise, à Libération .
 
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Des mesures ont été mises en place pour répondre aux recommandations sanitaires. Kelbongoo a par exemple organisé des créneaux de retrait pour les clients, plaçant en priorité les personnes à risque et le personnel soignant. Pour répondre à la demande grandissante, l’entreprise est en train de tester la livraison à domicile. 
 
“Nous sommes limité à 400 commandes à notre boutique rue du Borrégo. En ce moment, on les atteint en une heure, alors qu’habituellement la commande reste ouverte pendant 2 ou 3 jours. Donc on traite les surcommandes en livraison, en partenariat avec la coopérative de livreurs à vélo Cargonautes, pour tester. L’objectif est de développer ce service dans le courant de la semaine prochaine.”

Une solution aussi pour les producteurs

Les producteurs, ne pouvant plus écouler leurs marchandises auprès des restaurateurs, trouvent aussi leur compte dans la vente direct. La Fédération nationale d’agriculture biologique (FNAB) et la Confédération paysanne  ont d’ailleurs mis en ligne la liste des outils et d’initiatives permettant aux paysans d’organiser leurs ventes en ligne. 

Si La Ruche a vu son nombre de fournisseurs bondir de 30 %, Kelbongoo préfère s’appuyer sur son réseau habituel. 

“Nous travaillons uniquement avec des producteurs de Picardie et nous assurons nous même la collecte des produits, de manière à proposer des tarifs accessibles aux consommateurs. Au-delà du fait que faire entrer de nouveaux producteurs est un long processus, nous avons préférés assurer un débouché à nos producteurs actuels, qui ont très besoin de nous. Beaucoup travaillent sur des marchés ou avec la restauration scolaire, donc ils prennent la crise de plein fouet”, explique Natacha Gan. 

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Un booster à court terme… Mais après ?

Cette solution semble aujourd’hui convaincre les Français, mais cela sera-t-il encore le cas après la crise du coronavirus ? Bien entendu, c’est ce qu’espèrent les entreprises. 

“C’est évident, on va en perdre en route”, assume Natacha Gan. “Mais j’espère que cette crise va ouvrir les yeux sur le système alimentaire actuel et sur nos modes de consommation, qu’elle va permettre de booster les circuits courts en général. Et, que les gens vont se rendre compte que derrière leur acte d’achat il y a toute une chaîne économique.”

L’entreprise enregistre environ 3 000 commandes par semaine, contre 2 000 habituellement, un moyen pour elle aussi de tester ses capacités et de se préparer pour la suite. 

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“L’enjeu pour les circuits courts aujourd’hui va être de sortir de la petite échelle, de démocratiser le système avec des prix accessibles”, conclut-elle.

  
Reste à voir si les consommateurs seront convaincus par ce mode d’achat et si les entreprises pourront répondre à la demande. 

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