Cartographier l’avenir avec l’IA : l’IGN scrute la transition écologique

L’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) innove en lançant l’Atlas 2024. Ce rapport, accessible à tous, met l’intelligence artificielle (IA) au service de la cartographie du territoire. L’objectif est clair : suivre et anticiper les transformations accélérées par les activités humaines dans l’Anthropocène, cette nouvelle ère où l’impact de l’Homme sur la planète est sans précédent.

Grâce à l’IA, l’IGN croise des données satellitaires, aériennes et collaboratives pour produire des représentations détaillées des sols, des forêts et des écosystèmes presque en temps réel. “L’IGN a toujours exercé un rôle de leadership technologique dans les métiers de l’imagerie numérique aéroportée et du traitement de l’imagerie 3D”, rappelle Nicolas Paparoditis, directeur général adjoint de l’IGN.

Identifier le type d’occupation du sol avec l’IA

Dernièrement, la cartographie a pris un tournant décisif, comme l’illustre l’Atlas 2024. Parmi les innovations phares, le recours au Machine Learning et au Deep Learning permet d’accélérer la production de données de haute précision. Par exemple, le programme national LiDAR HD utilise des algorithmes de deep learning pour classer les données en différentes catégories (sol, végétation, bâtiments)

Il modélise en 3D le territoire afin d’identifier les différents types de sols et sursols et leur évolution au fil du temps et de la transition écologique. Ce projet est essentiel pour la gestion des forêts, de l’urbanisme et des risques environnementaux. “Grâce à un processus automatique, l’IA permet une cartographie 3D ultra-précise du territoire”, note l’IGN.

L’IA au service de la transition écologique pour l’IGN

L’IA ne se limite pas à la cartographie. Elle se positionne également comme un levier indispensable pour soutenir la transition écologique. L’Atlas montre ainsi comment l’IGN utilise des algorithmes pour simuler des scénarios et orienter les politiques publiques. Un exemple clé est le projet de jumeau numérique de la France, développé en partenariat avec Inria et Cerema. Ce jumeau numérique, pensé comme une plateforme ouverte, permet à divers acteurs de contribuer à l’élaboration de scénarios d’aménagement futur. “Ce jumeau plateforme doit être une place de marché pour l’écosystème géographique, offrant accès à des données et des simulations”, explique l’IGN.

Par ailleurs, l’Atlas met en avant des projets comme PureForest, le plus grand jeu de données LiDAR au monde, crucial pour la préservation des écosystèmes et la gestion durable des ressources naturelles. Ce partage massif des données environnementales permet de nombreuses applications, dont la génération de jeux de données synthétiques pour entraîner de nouveaux modèles d’IA.

Anticiper pour mieux agir

Face à l’urgence climatique, l’IA s’impose comme un outil essentiel pour détecter rapidement les transformations du territoire et éclairer les décisions publiques. Que ce soit pour reboiser, construire ou ajuster des plans d’urbanisme, les simulations offertes par l’IA permettent d’anticiper des évolutions complexes. “L’IA permet de modéliser le comportement du territoire selon des scénarios, en exploitant les données du passé”, précise l’IGN.

Loin d’être une simple innovation technologique, l’IA devient un véritable moteur de transformation sociétale. En démocratisant l’accès aux données à l’échelle nationale et internationale, l’IGN offre aux décideurs et citoyens un outil puissant pour anticiper les transformations à venir. “L’IGN s’est fixé comme ambition de rendre visibles les transformations de notre territoire et de l’environnement”, conclut Nicolas Paparoditis. Anticiper pour mieux agir : voilà la nouvelle cartographie du futur.

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