Partager la publication "Des solutions pour sortir du tourisme de masse"
Prendre l’avion pour passer un week-end au soleil ou une semaine à l’autre bout du monde… La crise du Covid-19 a mis un coup de frein au tourisme. Mais elle a aussi amplifié “une nécessité déjà patente depuis des années”, explique le chercheur Rémy Knafou dans son ouvrage Réinventer le tourisme – sauver nos vacances sans détruire le monde. Celle de repenser et transformer le secteur touristique.
Avant la pandémie, le tourisme mondial battait tous les records. “En 2019, le volume des arrivées internationales avait atteint 1,5 milliard. Un nombre que l’Organisation mondiale du tourisme attendait seulement pour 2021”, cite le professeur émérite de l’Université Paris 1 – Panthéon Sorbonne.
Le tourisme de masse : menace pour la planète
Un tourisme de masse néfaste pour les sites les plus visités, pour les populations locales et pour la planète en général. Le transport aérien génère en effet beaucoup d’émissions de gaz à effet de serre et contribue au réchauffement climatique. “Les voyages long-courriers et les croisières peuvent générer jusqu’à 9 tonnes de CO2 par personnes et par trajet”, rapporte le chercheur, qui a fondé et dirigé la première équipe française de recherche dédiée au tourisme.
Il cite notamment l’exemple de l’Everest, “modèle réduit de la mondialisation”. En effet, en 2019, des photos avaient fait le tour du web. Celles-ci montraient un embouteillage d’alpinistes sur le sommet le plus élevé.
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Dans son ouvrage, Rémy Knafou donne des solutions concrètes pour protéger la planète, les habitants de zones touristiques, mais aussi développer le secteur économique du tourisme. Selon lui, il faut repenser le modèle en profondeur.
“Ce n’est pas en promouvant d’innombrables formes alternatives au tourisme dit de masse – et pour aussi sympathiques qu’elles soient, une yourte par-ci, une case a impluvium par-là, quelques logements à la ferme, un peu de tourisme communautaire, etc. – qu’on pourra apporter une solution satisfaisante à un problème global”, écrit-il.
Des solutions pour réinventer le secteur touristique
Il faut “sortir de la culture du ‘toujours plus’, incompatible avec la ‘durabilité’”, explique-t-il. Pour cela, il se base sur trois leviers de transformation : agir sur les touristes, les destinations et le transport.
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L’auteur propose diverses mesures. Comme par exemple “imposer des normes environnementales au tourisme de croisière” ou “réguler l’usage de l’avion”. Pour cette dernière, il explique qu’il faudrait par exemple “supprimer les liaisons aériennes pour lesquelles il y a des substituts terrestres à faible émission de CO2”, mais aussi taxer le carburant et les billets d’avion. Généraliser le calcul de l’empreinte carbone à l’ensemble de la consommation touristique serait également une bonne idée selon lui.
Pour préserver les écosystèmes les plus fragiles, il faudrait endiguer le tourisme. Et notamment “sanctuariser l’Antarctique”, mentionne le chercheur comme exemple. Il explique également comment les lieux touristiques pourraient être mieux gérés. Pour préserver l’environnement, mais aussi les populations locales. Il cite notamment l’exemple de l’Islande et des Baléares qui ont encadré strictement les locations touristiques.
Enfin, il donne des pistes pour changer la mentalité des voyageurs. Pour favoriser un “tourisme réflexif”, qui aurait plus de sens. Des conseils applicables dès maintenant, en vue des vacances d’été…
Réinventer le tourisme – Sauver nos vacances sans détruire le monde, par Rémy Knafou, aux Éditions du faubourg.
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