Partager la publication "Du bio 20 à 50 % moins cher, le pari de ce supermarché en ligne"
Les produits issus de l’agriculture biologique sont (souvent) plus chers que les produits conventionnels, restant inaccessibles pour une partie des consommateurs. La faute ne revient pas forcément aux producteurs, mais aussi à la grande distribution, qui se taille la part du lion. En 2017, une étude de l’association UFC-Que choisir révélait que 46% du surcoût du bio servait en réalité à financer les bénéfices des grandes surfaces. Les chiffres parlent d’eux-mêmes, en particulier pour les fruits et légumes : les marges sont en moyenne multiplié par deux entre bio et non-bio !
Pour lutter contre cette injustice, les trois créateurs de La Fourche ont lancé en juin dernier un système de distribution novateur, et tourné le dos à la course au profit. “On ne fait pas de marges sur nos produits”, résume Lucas Lefebvre, un des co-fondateurs. “L’idée est de participer au développement de la consommation responsable et de l’agriculture biologique en France, en rendant les produits plus accessibles.”
Le catalogue ne propose que des produits “d’épicerie sèche” 100% bio (céréales, hygiène, beauté…), et permet d’identifier en un coup d’oeil ce qui est vegan, sans gluten, commerce équitable ou encore non-testés sur les animaux. Plus besoin de dégainer votre smartphone pour vérifier la composition de tout ce qui s’entasse dans votre caddie (virtuel) ! “L’immense majorité des gens en ont marre qu’on leur dise ce qu’il faut faire, et n’ont pas envie de sortir une application quand ils vont au supermarché”, souligne Lucas.
“Les adhésions sont offertes pour les familles dans le besoin, ou pour les gens qui sont au RSA”, nuance le fondateur. La dimension sociale s’inscrit en plein coeur du projet. Détail symbolique, les locaux de l’entreprise ont été implantés au milieu de la cité des 4 000 à la Courneuve, en Seine-Saint-Denis.
La Fourche veut proposer une adhésion à tous les habitants de ce quartier isolé, où “le dernier Carrefour Eco du coin vient tout juste de fermer”, contraignant les familles à se déplacer plus loin pour faire leurs courses. “Ça nous aurait embêté de monter un projet social et solidaire en plein quartier bobo, ce n’est pas ça qui va changer la société. On voulait surtout toucher des personnes qui ne pouvaient pas consommer responsable.”
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