Partager la publication "Eau douce en Europe : une situation plus grave qu’on ne le pensait"
La sécheresse en Europe vous a choqué cet été ? Les niveaux d’eau très bas des rivières et fleuves vous ont semblé dramatiques ? “La situation des eaux souterraines, cachées des yeux de tous, l’est encore plus”, assure l’hydrologue Jay Famiglietti, directeur de l’Institut mondial pour la sécurité de l’eau à l’Université de la Saskatchewan (Canada). Pour en conclure cela, lui et son équipe ont analysé les données issues des satellites GRACE (Gravity Recovery and Climate Experiment) de la Nasa et de l’agence spatiale allemande (DLR), explique le site NationalGeographic.fr. Selon eux, l’Europe perd en moyenne quelque 84 gigatonnes d’eau douce par an sur les vingt dernières années.
Comment des satellites peuvent estimer les niveaux des eaux souterraines ? En fait, ils mesurent les changements gravitationnels de la Terre pour en déduire quels sont les volumes des grandes réserves de la planète, que ce soit en surface (lacs, rivières, fleuves, banquises, glaciers…) et, par déduction, en souterrain. En effet, plus il y a d’eau sur Terre, plus la force gravitationnelle sera importante. Or, cette force diminue.
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Au cours des 20 dernières années, les deux petits satellites en orbite à 400 km au-dessus de la Terre ont suivi le lent amenuisement des réserves d’eau souterraine sur Terre, y compris en Europe. “Nous accordons une attention considérable à la disparition des eaux de surface car nous pouvons voir ce qui se passe en dessous, explique l’hydrologue.
Le constat est inquiétant : “Les eaux souterraines disparaissent tranquillement”. Et ce que ce soit en Europe ou aux États-Unis par exemple. Là-bas la situation est inquiétante. Ainsi, les deux grands réservoirs d’eau que sont les lacs Powell (Colorado) et Mead (Nevada-Arizona), sont mal en point.
Entre 2002 et 2022, on constate un recul du volume d’eau dans les aquifères. Ce sont des roches et strates poreuses situées sous terre. Celles-ci stockent la majeure partie de l’eau douce non gelée de la planète. Or, année après année, ces aquifères du continent européens perdent plus d’eau qu’ils n’en récupèrent. Les précipitations et autres phénomènes ne sont plus suffisants Europe. À l’exception de la Scandinavie qui tire encore son épingle du jeu.
Changement climatique, exploitation des aquifères, agriculture intensive, multiplication des zones urbaines (et l’artificialisation des sols qui en découle) ou encore les activités industrielles provoquent ce lent recul des stocks d’eau douce sur Terre. La question est de savoir si cette diminution est inexorable ou non.
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