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Éco-score dans la mode : Lagoped, première marque française à sauter le pas

La marque de sports outdoor Lagoped est la toute première en Europe à affiche son éco-score, qui sera obligatoire d’ici le 1er janvier 2024.

Le 31/03/2023 par Florence Santrot
Lagoped
Lagoped affiche désormais l'éco-score de ses doudounes, vestes, chemises, bonnets et autres
Lagoped affiche désormais l'éco-score de ses doudounes, vestes, chemises, bonnets et autres

Quelques mois en avance de la date fatidique du 1er janvier 2024, la marque française Lagoped est la toute première à se conformer à la directive européenne Green Claims. Elle va obliger à afficher un éco-score sur la totalité des produits textiles et de l’alimentation. Depuis quelques jours, le fabricant de vêtements pour les sports de montagne indique sur son site les performances environnementales de l’ensemble des modèles vendues.

“Nous sommes la première marque d’Europe à publier les éco-scores de tous nos vêtements, souligne Christophe Cordonnier, cofondateur de Lagoped, qui tire son nom d’un oiseau montagnard. Les éco-scores compilent 16 critères sur une note qui va de A à E.” Objectif : refléter avec une grande précision le Product Environmental Footprint (PEF) et donner ainsi aux consommateurs les outils pour comparer selon des données objectives l’impact de tel ou tel vêtement sur la planète. C’est aussi un indicateur qui doit servir d’outil pour lutter contre le greenwashing (ou éco-blanchiment) à base d’arguments marketing fallacieux.

lagoped
L’affichage éco-score est indiqué en bas à droite du produit. Crédit : Lagoped.

15 mois de travail pour remonter toute la filière de fabrication

Pour mettre en place la notation éco-score des Green Claims de la Commission européenne, Lagoped a collaboré avec la plateforme Peftrust, de la société L’Empreinte. Le calcul se base sur 16 indicateurs d’impact mesurés. Cela inclut l’utilisation des ressources naturelles, la protection de la biodiversité, le respect de la santé humaine, la participation au réchauffement climatique, etc. Tout cela aboutit sur un note de 0 à 100, traduite ensuite en lettre éco-score.

“Ce calcul prend en compte tous les composants d’un vêtement. Il a donc fallu mener une grande collecte d’information pour avoir le détail de la provenance des matières premières, des processus, etc. Cela a nécessité 15 mois de travail. Finalement, cet éco-score vient conforter tous nos efforts en matière d’économie circulaire. Et notre philosophie de ne pas vouloir puiser de nouvelles ressources dans la nature mais de privilégier les matériaux recyclés d’Europe au maximum”, explique Christophe Cordonnier.

Un long travail qui a nécessité de nombreux échanges avec les fournisseurs et prestataires. Mais le budget pour ensuite mettre concrètement en place l’éco-score avec Peftrust reste abordable. “Quelques milliers d’euros”, indique le cofondateur de Lagoped. L’avantage est qu’une fois le dispositif en place, il est évolutif dans le temps et réglable à grande échelle.

Un éco-score directement intégré dans le logiciel PLM

Avec Peftrust, Lagoped a travaillé à intégrer l’éco-score dès le logiciel PLM (Product Life Management). C’est-à-dire dès le processus de gestion de cycle de vie complet d’un produit. Dans cet outil, le fabricant intègre tous les détails d’un produit : les composants et leurs caractéristiques selon le type de sourcing, le patronage, les fournisseurs, etc.

“Cela devient un outil d’éco-conception. Il nous suffit de faire varier les composants ou le patronage pour voir ce qui impact le plus l’éco-score en bien ou en mal. C’est un véritable outil d’aide à la décision”, pointe Christophe Cordonnier. Autre atout, en cas de modification d’un produit, comme Peftrust est directement branché sur le PLM, et que la plateforme injecte en affichage dynamique l’éco-score, celui-ci variera automatiquement sur le site.

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Exemple de détail des données éco-score disponible sur la fiche d’un produit. Crédit : Lagoped.

L’éco-score… et après ?

Le cofondateur de Lagoped, qui a passé 20 ans dans les domaines de la finance et des matières premières, est très content de l’éco-score. “Il met tout le monde sur un même pied d’égalité en termes de communication autour de l’impact environnemental des vêtements. Il y a pas moins de 230 labels environnementaux en Europe, c’est bien trop complexe. Avec cet éco-score, nous avons un index objectif, une vraie norme identique pour tous”, se réjouit-il.

Que se passera-t-il pour les marques qui n’auraient pas fait tout ce travail afin d’afficher une notation pertinente aux consommateurs ? Le parti pris a été de leur conférer par défaut la note médiane de C. “Ce que j’espère surtout, c’est qu’on puisse, à terme, afficher une note globale éco-score de la marque. On pourrait imaginer aussi une TVA à taux réduit pour les marques avec les meilleures notes. Car pour fabriquer comme on le fait, on fait une croix sur une partie de la marge des produits. Nos coûts de fabrication en Europe sont 10 à 15 fois plus chers. Et ce, en raison des normes sociales et environnementales qui sont les plus avancées au monde”, rappelle Christophe Cordonnier.

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