Partager la publication "Fleurs françaises : où acheter des bouquets locaux et de saison ?"
Consommer local et de saison, l’idée progresse dans les esprits. Ne pas acheter de tomates espagnoles ou marocaines en hiver : facile. Mais quand il s’agit de fleurs, le made in France reste à la traîne… Aujourd’hui, et comme l’a rappelé Hugo Clément dans son émission “Sur le front” sur France 5 ce lundi 7 février 2022, plus de 80 % des fleurs coupées vendues en France sont en effet importées.
Elles proviennent du Kenya, d’Ethiopie, d’Afrique du Sud, de Colombie ou encore d’Equateur. Puis transitent par les Pays-Bas, plus grand marché au fleur du monde. Qui plus est, de nombreuses fleurs – notamment les roses, très prisées à l’occasion de la Saint-Valentin – sont cultivées en Afrique avec des produits dangereux et interdits en Europe. Hugo Clément a fait intervenir un laboratoire d’analyses : “107 et 111 résidus de pesticide respectivement détectés sur les bouquets de fleurs et les mains des fleuristes suivis. Et soixante-dix dans leurs urines. Les fleurs coupées qui arrivent du Kenya ou de Colombie ne sont pas contrôlées en Europe car on ne les mange pas !”
Tout cela avec un fort impact social et écologique. Alors, où et comment trouver des fleurs françaises qui n’ont pas parcouru des milliers de kilomètres avant d’être vendues ?
Depuis 2017, le Collectif de la Fleur Française met en avant les acteurs engagés dans la production de végétaux au sein de l’Hexagone. Celui-ci regroupe plus de 220 horticulteurs, fleuristes et grossistes en France qui défendent la fleur coupée locale et de saison.
Le mouvement a été co-fondé par Hélène Taquet, floricultrice et fondatrice de Popfleurs. Une ferme, dans le Nord de la France, qui propose des bouquets de fleurs séchées et des confettis de fleurs séchées made in France. Elle s’est inspirée du mouvement Slow flower, né au milieu des années 2000 aux États-Unis, pour fonder le Collectif.
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Pour guider le consommateur, le réseau a mis en ligne un annuaire qui regroupe les fermes aux fleurs, les fleuristes et autres acteurs engagés du milieu qui proposent à minima 50 % de production française, cultivée le plus naturellement possible.
Car les fleurs provenant de l’étranger ont aussi l’inconvénient d’avoir été cultivées avec des produits chimiques parfois interdits en Europe. Leur coût écologique est d’autant plus élevé que leur production est souvent synonyme de surconsommation d’eau et de chauffage. Sans compter le transport en avion pour les faire parvenir jusqu’en Europe.
“Les modes de production des fleurs étrangères sont difficilement traçables, qu’il s’agisse des conditions de travail ou de l’emploi d’intrants qui abîment notre planète”, détaille le Collectif sur son site.
Pour sensibiliser le public à cette pollution et à l’importance d’acheter français, le Collectif organise d’ailleurs la 1ère édition de la Journée de la Fleur Française le 27 juin prochain.
Le label “Fleurs de France”, créé en 2015, certifie que la fleur a été produite sur le territoire français. Il concerne les fleurs coupées, mais aussi celles en pot ou les végétaux produits par les pépinières. Une cartographie est disponible sur le site. Celle-ci regroupe près de 1700 entreprises engagées dans toute la France (producteurs, jardineries, fleuristes, grossistes ou encore paysagistes).
Pour des végétaux produits de manière éco-responsable, il existe le label Plante bleue. Celui-ci regroupe les horticulteurs et pépiniéristes produisant des plantes, des fleurs ou des arbres en respectant l’environnement.
Enfin, vous pouvez toujours vous tourner vers le label historique, Label Rouge. Garantissant des “végétaux de qualité supérieure”, il ne récompense cependant que certaines variétés. Comme les sapins de Noël, les géraniums, les dahlias ou encore certaines variétés de roses.
Cet article a été réalisé grâce au soutien de Leroy Merlin.
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