Partager la publication "Fleurs invendues : ils offrent une seconde vie aux bouquets"
Dix jours. Voilà la “durée de vie” moyenne des fleurs coupées. Aussi, des milliers de spécimens sont jetées à la poubelle quotidiennement par les fleuristes. Un immense gaspillage contre lequel de plus en plus d’artisans s’élèvent. En offrant aux roses, hortensias, tulipes ou autres tournesols une seconde vie.
“Chez les fleuristes, on estime à 5-8 % le gaspillage par an,” souligne Erwann Huet. Pour sauver les plantes de la benne, ce jeune Bordelais a eu l’idée de créer le site My Flower Life. Sur celui-ci, les artisans fleuristes et les jardineries indépendantes peuvent proposer aux particuliers leurs surplus et invendus. Encore en phase de démarrage, le site ne compte qu’une vingtaine de partenaires, mais devrait aussi proposer d’ici deux mois des achats de plantes entre particuliers à petit prix. “Pour éviter de les jeter en cas de déménagement par exemple.”
À Lyon, nous vous parlions récemment d’un architecte paysagiste ayant ouvert une “SPA des plantes”, une Société protectrice des végétaux qui rachète des plantes dont les grossistes et fleuristes ne veulent plus, les soigne et les revend aux particuliers. “Il faut repenser notre modèle de consommation. On vend des voitures d’occasion depuis très longtemps, mais pas de plantes d’occasion”, regrette le pépiniériste.
Invendues via To Good To Go et Nous anti-gaspi
Too Good To Go, la plus célèbre des applis anti-gaspi alimentaire est aussi contactée par des fleuristes. Y compris par de grandes enseignes, qui génèrent le plus de gaspillage. Jardiland propose notamment via l’application des “paniers surprise de plantes d’intérieur ou d’extérieur” à 7,99 euros pour une valeur d’origine de 30 euros. Emova Group, anciennement Monceau Fleurs, annonce avoir déjà sauvé plus de 20 000 bouquets et plantes depuis la mise en place de son partenariat avec To Good To Go il y a quelques mois.
Depuis mars 2021, son atelier d’Issy-les-Moulineaux, qui prépare des bouquets pour le e-commerce, livre aussi des surplus aux trois épiceries parisiennes NOUS anti-gaspi, une chaine en plein essor. Au total, 50 à 100 bouquets sont déjà sauvés par semaine.
“Les clients de centre-ville sont contents de trouver dans leur supermarché des beaux bouquets, qui ont du sens, et à moitié prix”, détaille Charles Lottmann, cofondateurs de NOUS anti-gaspi. Le groupe de jardinerie Truffaut a lui noué un partenariat avec l’application Phénix. En parallèle, la société donne aussi des invendus à des associations et maisons de retraite.
Fleurs séchées et compost
Surfant sur la mode des fleurs séchées, d’autres acteurs se lancent dans le recyclage de fleurs fraiches. C’est le cas de Monsieur Marguerite, fleuriste en ligne, qui privilégie les fleurs françaises et de saison.
L’artisan organise de nombreux événements : cocktails, soirées, mariages… La plupart du temps ses créations ne servent donc qu’une journée, voire quelques heures. Aussi, l’enseigne propose à ses clients de récupérer les chutes pour en faire des bouquets de fleurs séchées “zéro déchet”, peut-on lire sur son site. Si les tiges sont un peu cassées, “elles servent à faire des couronnes ou des créations originales“
Enfin, pour boucler la boucle, les plus endommagées sont compostées localement, à l’Ile-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), puis utilisées comme engrais avant de donner vie à de nouveaux bouquets, locaux eux aussi.
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