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Espaces pour les vélos dans les transports en commun : la France en retard

La loi européenne prévoit 8 emplacements pour les vélos non démontés dans les trains neufs ou rénovés. En France, ce n’est pas encore le cas. Un collectif d’associations écologistes et de cyclistes se mobilise pour que le gouvernement français s’aligne sur Bruxelles.

Le 06/07/2020 par Morgane Russeil-Salvan

“Vélorution” dimanche 5 juillet devant la gare de Lyon. Un collectif de cyclistes a symboliquement installé un guichet pour les billets “trains + vélos” devant cette gare où, selon les manifestants, aucun TGV n’accepte les bicyclettes non démontées. Ce regroupement de 19 associations – parmi lesquelles le Réseau Action Climat, la Fondation Nationale des Associations d’Usagers des Transports et l’association Cyclo Trans Europe – réclame, depuis 2019, davantage de places pour les vélos non démontés dans les transports en commun : TGV, TER et cars.
 

En France, l’intermodalité train + vélo est encore faible : elle représenterait 3 % des déplacements dans l’Hexagone, contre 30 % aux Pays-Bas selon la Fédération Française des Usagers de la Bicyclette. Pourtant, l’association des deux modes de transports faciliterait la vie des cyclotouristes, notamment ceux qui planifient de longs trajets ou sont accompagnés d’enfants.

En région, pouvoir transporter une bicyclette dans un train pourrait également alléger le bilan carbone des migrations pendulaires, souvent réalisées en voitures individuelles, en permettant aux travailleurs de rejoindre une gare, puis leur lieu de travail, à vélo.

Le transport des vélos démontés est-il autorisé ?

Mais si le couple train + vélo présente de nombreux avantages théoriques, sa mise en pratique s’annonce un peu plus compliquée. En principe, le transport des vélos non démontés est autorisé dans les TGV, moyennant une réservation et un tarif de 10€. Mais toutes les lignes de TGV ne sont pas ouvertes aux bicyclettes. Ainsi, la carte produite par la SNCF “indique les principaux axes sur lesquels certains TGV sont accessibles aux vélos. Ces axes sont donnés à titre indicatif et sont susceptibles d’évoluer selon les périodes de l’année.”
 

Dans les TER, le transport des vélos est gratuit et autorisé “dans la limites des places disponibles”, car les emplacements dédiés sont rares. Si le train est trop fréquenté – en période estivale où lors des heures de pointe, par exemple – les contrôleurs ont le droit d’interdire à un passager de monter à bord avec son vélo.

L’option restante est alors cette du démontage : le vélo doit être rangé dans une housse de 120 centimètres de long sur 90 centimètres de haut et d’un poids inférieur à 30 kilos. Pas très pratique quand on veut reprendre la route directement après l’arrivée en gare.

Des cyclistes mobilisés pour l’application de la loi européenne

Le 9 octobre 2018, le Parlement Européen réformait le règlement des droits des voyageurs ferroviaires, précédemment adopté en 2007. Désormais, la règle européenne précise : Tous les trains de voyageurs neufs ou remis à neuf devront comporter un emplacement bien indiqué pour le transport des bicyclettes non démontées avec un minimum de huit emplacements.” 

En France, la loi d’orientation des mobilités (loi LOM), publiée au journal officiel en décembre 2019, devait incorporer cette règlementation européenne. Le texte original prévoyait 8 places pour les vélos dans les trains neufs et rénovés, et 5 dans les cars. Mais un amendement du gouvernement, adopté par le Sénat, a supprimé ce seuil minimal pour le transport ferroviaire. Le nombre d’emplacements sera fixé par décret : les associations du collectif Train + Vélo se mobilisent pour que le gouvernement respecte le chiffre fixé par le Parlement Européen.

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