Valérie Espinasse : "On dit maintenant que l'intestin est le premier cerveau". (Crédit Louis Teran/ Madame Figaro)
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Valérie Espinasse : C’est améliorer la santé en satisfaisant les besoins du corps en micronutriments, vitamines et oligoéléments. À partir d’analyses, cela varie donc en fonction des personnes, ça sert à des notifications diététiques, jointes à une prescription de micronutrition, sous forme de compléments alimentaires, essentiellement en gélules ou ampoules.
C’est très important. Nous savons aujourd’hui qu’il y a un lien certain entre l’intestin au sens large et l’équilibre émotionnel, voire dans certains cas les pathologies psychiatriques. Les cellules de la paroi intestinale – en lien direct avec le microbiote – sécrètent les mêmes neuromédiateurs que les cellules cérébrales. Après avoir longtemps pensé que l’intestin était le deuxième cerveau, on dit maintenant que c’est le premier cerveau, celui qui secrète le plus de neuromédiateurs en quantité et qualité. Neuromédiateurs qui régissent l’équilibre émotionnel. Nous savons qu’une bonne qualité et une diversité des micro-organismes qui constituent le microbiote a une influence bénéfique sur le fonctionnement des cellules intestinales, d’où le lien entre microbiote et équilibre émotionnel. Du point de vue de la santé globale, les cellules intestinales sécrètent 80 % des cellules immunitaires, notre système de défense contre les infections.
Oui. Si votre alimentation est pauvre en fibres, déficitaire en vitamines, oligo-éléments, acides gras, vous n’aurez pas la même qualité de microbiote, mais nous savons aussi qu’il y a des profils génétiques qui induisent des déficits du microbiote intestinal. Dans les deux cas, ça se résout par des modifications alimentaires.
Manger local, cela veut dire des fruits et légumes cueillis à maturité, avec leur charge optimale de vitamines, d’oligoéléments, d’anti-oxydants. Le bio a la même vertu : on sait que les pesticides et les engrais de synthèse font que les sols sont dénutris en oligoéléments, vidés de toute leur substance vitale initiale.
Il y a des signes annonciateurs – fatigue chronique, sommeil perturbé, moral déprimé etc. –, mais d’autres facteurs interviennent. On peut faire une évaluation alimentaire, voir ce qu’on peut rectifier “à l’aveugle”, puis conforter le diagnostic par un bilan biologique pour affiner les changements alimentaires qui amélioreront l’état global du patient.
Oui et non. Si on questionnait des enfants, il y a de l’inné, après on est moulé dans un système éducatif alimentaire et l’instinct passe au second plan. Lors des tests d’intolérance alimentaire, les patients soulignent souvent qu’enfants, ils n’aimaient pas l’aliment allergène. J’ai aussi observé qu’une alimentation monotone favorise les intolérances, quand le terrain est propice.
Retrouvez plus d’articles sur l’alimentation de demain dans notre supplément : “Comment mieux manger sans dépenser plus ?”
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