Partager la publication "Îlots de chaleur urbains : une démonstration frappante à Paris"
Alors qu’une vague de chaleur s’installe sur l’ensemble de la France, les habitants des villes sont particulièrement touchés par cette forte hausse des températures. Présence limitée des espaces verts et îlots de chaleur, qui créent des hausses localisées de températures par la nature du sol, forment le terrible duo qui va rendre le quotidien de ces prochains jours particulièrement difficiles à supporter. À Paris, notamment, la situation sera difficile.
En juin dernier, lors de la plume de chaleur, Tangui Le Dantec, architecte et conseiller scientifique de France Nature Environnement (FNE), en avait fait la démonstration en déambulant dans la capitale armé d’un thermomètre laser. Cet outil est capable de mesurer avec précision la température de surface d’une zone. Et donc d’identifier ces fameux îlots de chaleur urbains (ICU).
Durant ces prochains jours de juillet, où le thermomètre va dangereusement grimper, évitez – si vous le pouvez – de traverser la place de la République. En effet, l’architecte urbaniste y a enregistré par endroits une température qui frôlait les 60 °C au niveau du sol (59,8 °C très exactement). Certains types de matériaux tendent en effet à accumuler fortement la chaleur et à créer ponctuellement une élévation des températures de surface.
C’est le cas des dalles grises à République dont la surface minérale fait immédiatement grimper les températures. En revanche, dès qu’il y a un peu d’ombre ou des arbres, notamment des arbres adultes, le thermomètre chute rapidement, pour atteindre 28,1 °C voire 24,1 °C par endroits au sol. À seulement une dizaine de mètres de la fournaise des dalles minérales. Le contraste est saisissant.
Cette démonstration fait écho aux propos du scientifique Thibault Fiolet, épidémiologiste. Dans un thread sur Twitter, réalisé lui aussi en juin dernier, il rappelle qu’une “augmentation de 1°C d’une vague de chaleur est associée à une augmentation de la mortalité cardiovasculaire”. Et de rappeler que “les vagues de chaleur interagissent de manière non linéaire avec les îlots de chaleur urbains pour amplifier le stress thermique urbain”.
La végétalisation d’un sol permet de réduire la température de surface de 9 à 19 °C et la température dans l’air de 1 à 4 °C. Cela est aussi vrai pour les murs et toits végétalisés. Mais le verdissement obéit aussi à quelques règles. “Les plantes avec un Indice de Surface Foliaire élevé, une conductance stomatique des feuilles (l’activité de transpiration) avec des feuilles minces et claires fournissent un meilleur refroidissement”, affirme Thibault Fiolet.
La surface foliaire, c’est la surface des feuilles d’un arbre ou d’une plante. Elle sera plus importante avec un arbre mature que sur un arbuste. “Un arbre mature de 25 mètres possède 125 plus de feuilles qu’un arbuste fruitier de 5 mètres”, rappelle Tangui Le Dantec, également cofondateur de d’Aux arbres citoyens !, association pour la sauvegarde des arbres détruits ou menacés par les travaux à Paris.
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