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L’Oréal n’a pas attendu la crise pour optimiser son plan énergie

Depuis le plan de sobriété énergétique présenté à l’automne par le gouvernement, les grands industriels font des efforts pour réduire la consommation globale. Objectif : atteindre une réduction de leur consommation de 10 % sur 2 ans par rapport à 2019. Parmi eux, L’Oréal ne fait pas exception. Il a fixé la température à 19 °C dans les bureaux et 17 °C sur les sites industriels. Il applique également la consigne d’éteindre les éclairages de ses magasins de nuit, de la fermeture à l’ouverture. Mais le groupe n’a pas attendu la crise énergétique actuelle pour mettre en place un plan énergie ambitieux.

“Notre date de référence est 2005. Depuis lors, nous avons commencé à collecter ce que nous faisions en matière énergétique afin d’avoir une vision la plus précise possible, explique Elodie Bernadi-Menu, en charge de la stratégie RSE de L’Oréal France. Ensuite, nous nous sommes fixé des objectifs. Nous sommes ainsi parvenus à réduire de presque 40 % l’énergie consommée par unité produite en optimisant notre outil industriel. À date, nous avons 93 % de l’énergie consommée par nos sites [bureaux administratifs, 11 usines et 14 centrales de distribution en France, NDLR] qui est d’origine renouvelable.” 

La neutralité carbone en ligne de mire pour L’Oréal France

Les efforts du groupe français portent leurs fruits de manière notable depuis quelques années. “69 % de nos sites ont atteint la neutralité carbone fin 2021 sur le scope 1 et 2. Cela a nécessité de rénover les passoires énergétiques. Nous avons aussi remplacé les ampoules par des LED et de l’éclairage intelligent. Nous nous efforçons également d’optimiser la consommation d’énergie et de recourir à de l’énergie renouvelable. Pour l’instant, nous ne faisons pas de compensation”, résume Elodie Bernadi-Menu.

Le gaz fossile représente désormais moins de 1 % de l’énergie utilisée par L’Oréal dans sa production. Des panneaux photovoltaïques sont installés partout où cela est possible sur les différents sites français. La géothermie est également utilisée par endroits. “Cela nous permet d’être en quasi totale autonomie sur certains de nos sites, comme par exemple une centrale de distribution près d’Orléans”, précise la responsable RSE.

Bientôt deux fermes solaires dédiées aux activités de L’Oréal France

Dernièrement, le groupe a également signé avec EDF des PPA (Power Purchase Agreements) en vue de financer deux champs solaires de 30 hectares qui seront exclusivement dédiés aux activités du groupe. Cela permettra de fournir 25 % de l’énergie de L’Oréal France à horizon 2025. Les deux fermes solaires seront situées dans les Vosges et en Corrèze.

D’ailleurs, le groupe dans son ensemble vient d’être récompensé, pour la 7e année consécutive, d’un triple ‘A’ pour son action environnementale, que ce soit pour son engagement dans la lutte contre le changement climatique, la préservation des forêts ou encore la sécurité de l’eau. Sur 15 000 entreprises évaluées, seulement 12 ont obtenu cette notation, décernée chaque année par l’ONG CDP.

L’acculturation des employés, un enjeu majeur

Conscient de l’importance d’embarquer l’ensemble des équipes dans le projet de sobriété du groupe, L’Oréal France déploie la fresque du climat parmi les 1 600 personnes qui travaillent au siège. “Depuis janvier 2022, quelque 700 personnes ont déjà été formées et la totalité le sera d’ici la mi-2023. 35 employés ont été formés pour devenir animateurs de la fresque climat”, précise Elodie Bernadi-Menu.

En outre, tout le monde est sensibilisé, dans le cadre du plan sobriété, à prendre soin de son matériel pour le faire durer. Conscient que l’impact carbone d’un produit est particulièrement important lors de sa fabrication, le renouvellement des ordinateurs et smartphones a été rallongé de 3 à 4 ans et les critères de remplacements sont plus drastiques. L’Oréal propose aussi des appareils de seconde main quand cela est possible. Enfin, l’ensemble des collaborateurs sont régulièrement sensibilisés aux éco-gestes et aux avancées du groupe en matière de RSE. Car, on le sait, chaque geste compte.

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