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Mariage au vert : on dit oui à une cérémonie à moindre coût (pour la planète)

Il peut être extraordinaire, original, savoureux, exceptionnel, inoubliable… le jour de votre mariage est une journée emplie d’émotions mais c’est aussi, bien souvent hélas, une cérémonie à l’empreinte carbone très importante. Un mariage à lui seul a un impact moyen de 10,89 tonnes de CO2eq en France (Mariage Green, Claire Tranier, 2021). À cela, il faut ajouter environ 5 tonnes pour la lune de miel. Au total, cela représente un peu plus d’une année complète d’émissions pour un couple (8 tonnes CO2eq par habitant en 2022). Un chiffre qui n’est pas anodin quand on sait que 242 000 cérémonies ont été célébrées dans l’Hexagone en 2023 (Insee).

Heureusement, il est possible de mettre en place des solutions pour limiter la casse. L’ADEME vient même de publier une série de conseils à destination des futurs mariés et de leurs invités afin de limiter l’impact carbone de cette journée si particulière. Commençons d’abord par les ordres de grandeur. Ce sont les transports qui arrivent en tête (plus de 50 % du total), suivis de la lune de miel (31,5 %), des fleurs (8,8 %) et des repas (6,1 %). La tenue et les alliances (1,8 %) représentent une part moindre. Alors, quels mécanismes mettre en place pour réduire ces émissions ?

Choix du lieu et covoiturage à étudier avec soin pour le mariage

Si vous souhaitez être entouré de vos familles et amis, une destination proche, en France, reste la meilleure option. Si vous n’êtes pas attaché à une localisation particulière (maison de famille, lieu qui fait sens pour votre couple…), la bonne idée serait de choisir une situation proche de la majorité des invités s’ils habitent une région particulière ou assez centrale s’ils sont dispersés un peu partout en France.

L’ADEME ajoute : “Privilégiez un lieu de réception accessible en transports en commun. Incitez vos invités à faire du covoiturage en créant un groupe d’échanges sur les réseaux sociaux par exemple. En covoiturant, vos invités feront ou referont connaissance avant la cérémonie. Ambiance chaleureuse et amicale garantie le jour J !” Cela demande certes un peu plus d’organisation. Mais cela aura un vrai impact global sur l’empreinte carbone, à mesurer via cet outil.

Pour la lune de miel, la même réflexion s’impose. Une destination plus proche, qui évite de prendre l’avion et permet d’opter pour les transports en commun, est une bonne idée pour un mariage plus doux pour la planète.

Décoration et menu : jouez la carte du local

Avant même le repas de la cérémonie, c’est la décoration qui émet le plus de gaz à effets de serre. En cause : un choix de fleurs qui viennent souvent de loin et ont transité par la Hollande. Des fleurs de saison, voire des fleurs séchées pour l’hiver, sont une bonne option. L’ADEME livre ses conseils : “Utilisez des matériaux naturels et végétaux locaux pour orner vos tables. Des feuillages luxuriants aux fleurs de saison, laissez la nature vous guider ! Pour les petites attentions à vos invités, offrez-leur des cadeaux qui allient utilité et personnalisation. Pensez à de délicieux petits pots de confiture de fruits locaux par exemple !”

Côté menu, il peut paraître difficile d’imposer un menu 100 % végétarien à l’ensemble des invités. Mais il y a toujours des solutions. “Pour le repas du jour J, pensez à privilégier des aliments de saison et des produits locaux, dans la mesure du possible”, invite l’ADEME. En identifiant un éleveur local de bovins, en négociant avec le traiteur pour opter pour des fruits et légumes de saison, y compris dans les éléments du dessert plutôt que de choisir des fruits exotiques, par exemple, on peut réduire l’impact de la célébration.

Cadeaux, tenues de fête, sortie de la cérémonie… des solutions existent

Côté liste de mariage, vous pouvez suggérer une simple cagnotte qui vous permettra ensuite de faire des achats raisonnés. Vous pouvez aussi mettre les invités au défi de n’offrir que des cadeaux de seconde main (en leur faisant une liste de vos besoins pour ne pas hériter d’objets inutiles ou qui feront doublon). L’ADEME suggère aussi d’anticiper “votre liste de cadeaux en utilisant la méthode BISOU peut être une solution ingénieuse pour recevoir des cadeaux utiles et durables qui correspondent vraiment à vos besoins.”

En matière de tenue de mariage, “aujourd’hui, il existe pleins d’options innovantes qui offrent un accès à tous les styles et à tous les budgets, explique l’ADEME. Les offres de location de vêtements de cérémonie sont nombreuses. Il y en a pour tous les goûts, sans sacrifier la qualité ni le glamour. Et pour ceux qui recherchent une approche plus durable, explorez les trésors de la seconde main, où chaque couture raconte une histoire unique.”

Enfin, à la sortie de la mairie et/ou de l’église, vous pouvez aussi agir. De plus en plus de municipalités interdisent de jeter des grains de riz devant la mairie. Si c’est la saison, l’ADEME recommande “de collecter des fleurs de lavande ou de fleurs des champs. Ou de créer des confettis 100 % biodégradables à partir de feuilles séchées. Plus simple encore, ne rien jeter et se contenter d’une haie d’honneur pour la sortie des mariés.”

Et pour les alliances du mariage ?

Cela fait partie des choix que le couple peut faire lui-même. Laisser exprimer pleinement sa volonté d’un mariage “durable” peut donc passer par le choix d’alliances qui préservent la planète et ses ressources. L’ADEME indique que “Pour limiter les déchets liés aux bijoux non portés et faciliter la création de nouveaux bijoux éco-responsables, dont des alliances et bagues de fiançailles, Eco Tempo, projet labellisé SERD, organise des collectes partout en France. Les bijoux récupérés sont ensuite envoyés à des entreprises d’insertion social qui donneront une seconde vie aux métaux précieux.”

De nombreuses bijouteries de quartier proposent aussi des bagues d’occasion qui ont été parfaitement nettoyées et remises en état. Elles auront ce petit cachet en plus d’avoir une histoire, ce qui n’est pas dénué d’un certain romantisme… À étudier donc !

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