Partager la publication "Mobilité durable en station : comment Les Arcs a repensé sa stratégie, hiver comme été"
Quel avenir pour le ski et les stations de sports d’hiver ? Cette épineuse question se pose de plus en plus crûment à mesure que le réchauffement climatique se répercute sur nos montagnes. Les Arcs, bien connue pour son paysage alpin époustouflant, ne fait pas exception en la matière. Située en Savoie, dans la Tarentaise sur la commune de Bourg-Saint-Maurice, cette station a entrepris depuis quelques années un voyage vers la durabilité. Pour cela, elle a embrassé, il y a quelques années, une approche holistique de la question, non seulement en repensant sa mobilité mais aussi en intégrant des pratiques écologiques dans tous les aspects de son fonctionnement. Cela a permis, en 2020, à la station d’être récompensée du Label Flocon Vert de l’association Mountain Riders.
L’objectif de la démarche est clair : minimiser l’impact environnemental tout en maximisant l’expérience des vacanciers. Des efforts allant de la gestion des déchets à l’énergie renouvelable, en passant par la sensibilisation des touristes et des résidents locaux, illustrent l’engagement profond des Arcs envers la protection de ses paysages naturels et la promotion d’un tourisme responsable. Cet engagement se manifeste également dans sa collaboration avec les autorités et les entreprises locales pour développer des solutions innovantes et durables (systèmes de chauffage plus verts, promotion des énergies renouvelables, etc.). La mobilité, qui pèse en montagne pour 57 % des émissions de CO2, fait évidemment partie des priorités des Arcs.
En privilégiant le transport collectif pour venir en station, Les Arcs a franchi un cap significatif dans sa quête de durabilité. Elle s’est notamment dotée sur son site web, avec l’aide de la société française Antidots, d’une solution de recherche et de réservation du meilleur trajet porte à porte. Celui-ci calcule en outre l’empreinte carbone de l’itinéraire afin de permettre un choix éclairé de la part des vacanciers.
La destination a un avantage non négligeable : elle bénéficie d’une desserte bien pensée puisqu’il est possible de venir jusqu’à Bourg-Saint-Maurice en trains directs (depuis Paris mais aussi Bordeaux, Nantes, Rennes, Quimper et Brest pendant les vacances scolaires). À l’arrivée, un funiculaire, dont le trajet est offert sur présentation du billet, vous emmène en station en 7 minutes. Des navettes gratuites rallient enfin les différents villages – Arc 1800, 1950 ou 2000 – pour garantir une continuité complète des transports en commun. Résultat : 23 % des visiteurs viennent en train l’hiver aux Arcs (contre 12 % moyenne nationale pour les stations de ski). C’est bien, mais il reste une vraie marge de progression.
Selon une enquête menée par l’Association Nationale des Maires de Stations de Montagne (ANMSM), « 51% des Français seraient prêts à changer leurs habitudes de mobilité si l’offre de train était meilleure ». Ce chiffre, bien plus qu’anecdotique, témoigne d’un changement de paradigme dans la manière dont le grand public envisage ses déplacements. Une révolution verte qui pourrait aller encore plus loin avec, par exemple, la mise en place de nouveaux trains de nuit pour la saison de ski, mais aussi l’été.
Même si Les Arcs fait partie des stations de ski plutôt privilégiées en termes d’enneigement, le réchauffement climatique devrait perturber de plus en plus fréquemment les hivers dans les décennies à venir. Selon une étude menée en 2021 par Météo-France sur la base des rapports du GIEC, la station aurait vingt « bons hivers » devant elle, c’est -à-dire avec un enneigement suffisant pour une exploitation des pistes possible au moins 100 jours par an. « A l’horizon 2050, et ce quel que soit le scénario de concentration en gaz à effet de serre, les projections indiquent une réduction de la durée d’enneigement de plusieurs semaines. » Avec des enneigeurs artificiels utilisés de plus en plus avec parcimonie pour économiser l’eau, il faut donc penser dès à présent à faire évoluer les activités.
D’ores et déjà, Les Arcs cherche à favoriser l’hiver les activités qui ne dépendent pas uniquement de la neige, comme le museum des animaux de la montagne, les terrasses panoramiques ou encore la tyrolienne. Et la saison estivale n’est plus le parent pauvre de la station qui s’efforce de développer les activités outdoor toute l’année. Pour la pratique de la randonnée et du trail, la station entretient plus de 200 km de sentiers et propose 60 itinéraires balisés. Côté deux-roues, Les Arcs s’est dotée de 20 km de pistes cyclables, d’une pump track, d’un Bike Park… Le funiculaire, les navettes inter-stations et les remontées mécaniques sont ouvertes pendant les vacances afin de favoriser les activités douces en altitude. Prendre de la hauteur, c’est aussi adopter une vision à long terme pour la préservation de nos écosystèmes.
Cofondateur de la marque de vêtements techniques Lagoped, Christophe Cordonnier défend l'adoption de l'Éco-Score dans…
Chaque année, comme un rituel bien huilé, le Black Friday déferle dans nos newsletters, les…
Fondé par une femme, Jay Graber, le réseau social Bluesky compte plus de 20 millions…
À la COP29 de Bakou, les pays en développement attendent des engagements financiers à la…
Pourquoi et comment un groupe français de services numériques décide de mettre la nature au…
Face aux pressions anthropiques croissantes, les écosystèmes côtiers subissent une contamination insidieuse par des éléments…