Partager la publication "Noël : arbre naturel ou synthétique, lequel est le plus écologique ?"
La réapparition de Mariah Carey et son “All I want for christmas is you” dans le top 10 des listes de streaming est sans appel : Noël approche à grands pas. Et la déco qui va avec. L’arbre de Noël, tel que nous le connaissons, puise ses racines dans des traditions bien plus anciennes. À l’origine, le sapin symbolisait la victoire de la lumière sur les ténèbres, célébrée lors du solstice d’hiver. Décoré à l’époque de fruits, de fleurs et d’épis de blé, il faisait partie des rites païens avant d’être récupéré par l’Église chrétienne au IVe siècle.
Mais la même question revient chaque année : vaut-il mieux opter pour un arbre naturel ou synthétique pour réduire son empreinte écologique ? Si l’arbre de Noël reste un incontournable des foyers français – un ménage sur cinq en installe un dans son salon chaque année – ce choix n’est pas anodin. Mais est-ce vraiment le bon choix ? Décryptage pour un Noël un peu plus vert.
Si la coutume du sapin de Noël s’est modernisée, elle n’échappe pas aux interrogations écologiques. Avec près de 6 millions de sapins naturels vendus chaque année en France, majoritairement des Nordmann (80 %), et une concurrence croissante des arbres artificiels, le débat se concentre sur la question de leur empreinte environnementale. Et sur le meilleur choix à faire pour la planète. De prime abord, on pourrait se dire qu’un sapin “vivant”, ou naturel, est la meilleure option par rapport à un arbre en plastique issu de l’industrie fossile… mais ce n’est pas forcément vrai.
Un sapin naturel est cultivé dans des plantations dédiées, souvent dans des régions comme le Morvan (bientôt IGP) ou la Bretagne en France (80 % de la production est locale, le reste est importé du Danemark, Belgique ou Pays-Bas).
Pendant sa croissance (5 à 12 ans), il absorbe un peu de CO2 et joue un rôle dans la préservation de la biodiversité. Après les fêtes, peut être valorisé en compost ou broyé pour enrichir les sols. Mais les pépinières de sapins de Noël – outre le fait que ce soit de la monoculture et qu’on y pratique des coupes rases – n’échappe pas à l’utilisation des produits phytosanitaires. Ce qui fait que ces plantations peuvent, si elles ne sont pas bien gérées, acidifier les sols et provoquer une perte de biodiversité locale.
Une fois coupé, le sapin naturel cesse de capter du CO2 et finit par relâcher celui stocké au cours de sa croissance. Ce phénomène, parfois appelé le “dernier souffle du sapin”, montre que son impact reste temporaire. Par ailleurs, la durée de vie d’un sapin naturel est courte : quelques semaines à peine. Même le sapin en pot – une aternative émergent – est difficile à réellement replanter car il est bien souvent trop asséché dans nos salons chauffés pour survivre aux périodes de fêtes.
Les sapins artificiels, généralement fabriqués en Asie, sont composés de plastique (du PVC, une matière issue du pétrole) et de métal, deux matériaux aux procédés de fabrication très énergivores. Selon l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), leur empreinte carbone est en moyenne 10 fois plus élevée que celle des sapins naturels, mais ce chiffre varie selon la durée d’utilisation. Celle-ci est en effet clé.
Pour amortir leur impact écologique, il faudrait conserver un sapin artificiel au moins 20 ans s’il est importé de Chine et 7 ans s’il est fabriqué en Europe (une minorité). Une durée qui semble difficile à atteindre pour de nombreux foyers, en raison de l’usure du produit ou du désir de changer de décorations au fil des années. Reste que, si vous optez pour cette solution, essayez d’en choisir un de qualité, qui aura une longue durée de vie avant de perdre de sa superbe. Et si possible fabriqué dans nos contrées.
Outre son processus de fabrication énergivore et polluant, l’autre gros point faible du sapin synthétique est qu’il est difficile à recycler. Même après plusieurs années d’utilisation, son impact environnemental reste donc bien supérieur à celui d’un sapin naturel.
Face à ces constats, la meilleure solution dépend avant tout de vos priorités et de vos habitudes.
Pour aller plus loin, des alternatives innovantes existent, comme des sapins fabriqués à partir de matériaux recyclés, à base de livres ou encore des structures minimalistes en bois réutilisables. En définitive, il n’existe pas de solution parfaite. Chaque option présente des avantages et des inconvénients. Cependant, en privilégiant des choix locaux, durables et bien réfléchis, il est possible de limiter l’impact écologique de cette tradition festive. Et si cette année, la vraie magie de Noël était de célébrer les fêtes en pensant à la planète ?
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