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OUI DEMAIN : une entreprise à impact positif comme Veja, ça veut dire quoi ?

Fondée en 2004 par François-Ghislain Morillion et Sébastien Kopp, Veja, marque française de baskets écoresponsables issues du commerce équitable, est devenue aujourd’hui une marque incontournable du marché de la sneakers. Au point que nombreux sont les clients et clientes à ne pas connaître avec précision l’histoire derrière la marque bobo-cool. Pourtant, sur Veja, il y a beaucoup à dire tant l’entreprise déploie des efforts considérables pour améliorer le sourcing des matières premières et assurer des conditions de travail et de vie décentes aux personnes qui fabriquent les chaussures.

Dans le cadre d’une dixième masterclass OUI DEMAIN, organisée par WE DEMAIN pour les étudiants du groupe OMNES Éducation (anciennement INSEEC U.), Adrien Rivierre a reçu le cofondateur de Veja, Sébastien Kopp, pour parler du parcours de la marque et revenir sur ce qu’est exactement une entreprise à impact positif. Difficile parfois de comprendre ce qui se cache derrière ce terme, et de cerner concrètement comment cela se traduit au quotidien.

“Nous voulons tout connaître sur la provenance des matières”

“Veja ne se définit ni comme une entreprise éthique ni responsable, affirme tout de go Sébastien Kopp. Nous, notre vision, c’est de tracer les matériaux. De savoir d’où vient le coton biologique, le caoutchouc naturel, le cuir, etc. Nous, notre folie, c’est un peu comme un journaliste d’investigation : d’aller chercher, d’aller poser des questions, d’aller chercher des matières et de tout connaître sur la provenance des matières. C’est quand tu connais tout que tu peux changer et aller vers une matière plus écologique.”

Et pour le lieu de production ? “C’est vrai que la production locale est super importante. Mais qu’est-ce que ça change de produire localement si les matières premières viennent de l’autre bout du monde ? Finalement, en termes d’impact CO2, ce n’est pas les baskets qui ont voyagé mais les matière premières. Ça ne change donc rien.” Veja, qui fabrique ses baskets au Brésil, y source 98 % de ses matières premières. Et le pays est devenu son 4e plus gros marché au niveau mondial. Qui plus est, la marque propose la réparation et le recyclage des paires de chaussures. Une vraie logique donc, loin du simple effet d’annonce de la production locale (ou du moins européenne) qui s’apparente parfois à du greenwashing pour certaines marques.

Veja : la transparence de la production plutôt que le marketing

De même, toujours dans ce but de transparence, la marque n’hésite pas à communiquer sur les difficultés qu’elle rencontre. Comme la fabrication des oeillets des lacets, dont la solution écologique n’a pas encore été trouvée. “Une marque ne doit pas être parfaite, affirme Sébastien Kopp. Cette vision est mortifère et épuisante pour tout le monde. Avouer ses faiblesses, c’est là où on reçoit des messages de bienveillance et parfois même d’aide ou de suggestions d’idées.”

En outre, Veja refuse à faire de la publicité en promettant monts et merveilles avec sa paire de chaussures ou en ayant recours à des personnalités pour faire vendre ses baskets. “Nous refusons ce voile marketing. Notre principe, ce qui nous guide, c’est la transparence”, conclut Sébastien Kopp.

Regarder un extrait de l’entretien avec Sébastien Kopp (Veja) :

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