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Paris-Berlin, Londres-Bruxelles… Voyager en train en Europe, sans correspondance

Pour les voyageurs souhaitant limiter leur impact écologique, le train est une excellente alternative à l’avion. Les lignes rapides ou sans correspondances sont encore rares, mais gagnent à être connues. Tour d’horizon.

Le 14/09/2020 par Morgane Russeil-Salvan
Plusieurs lignes de train permettent de visiter l'Europe au départ de la France, et sans correspondances. (Crédit : Shutterstock)
Plusieurs lignes de train permettent de visiter l'Europe au départ de la France, et sans correspondances. (Crédit : Shutterstock)

Voyager en Europe grâce au train, c’est possible. Mais pas toujours aussi simple que de réserver un vol low-cost. Difficile de dire au revoir à l’avion quand les correspondances sont nombreuses et le trajet interminable… Heureusement, certaines lignes ferroviaires proposent des trajet rapides – parfois même plus que l’avion ! – ou en train de nuit.

Ces lignes de train plus rapides que l’avion Cela peut paraître contre-intuitif, mais c’est pourtant vrai : certains trajets sont plus rapides en train qu’en avion ! En cause : le processus d’embarquement, souvent plus laborieux à l’aéroport.

Trois lignes transeuropéennes sont concernées :

  • Paris-Londres : Grâce à l’Eurostar, vous pouvez effectuer ce trajet en 2h16min, contre 5h20 en moyenne pour l’avion – des chiffres qui comprennent le temps nécessaire à l’enregistrement des bagages, à l’application des mesures de sécurité et à l’embarquement. Bonus non négligeable : vous arrivez directement à Londres alors que les aéroports sont situés en dehors de la capitale anglaise.
  • Paris-Amsterdam : Pour visiter la capitale des Pays-Bas, vous pouvez emprunter un train Thalys depuis la Gare du Nord. Il vous conduira en plein coeur d’Amsterdam en seulement 3h20, contre 4h30 par voie aérienne.
  • Londres-Bruxelles : Un Eurostar relie la gare de St. Pancras, à Londres, et celle de Bruxelles-Midi, dans le centre de la capitale Belge. Le trajet s’effectue en seulement 2h30, contre 5h en moyenne pour l’avion.

Le billet d’avion, en revanche, est parfois plus abordable : à la date du jour, compte 80 euros pour un vol low-cost en direction de Londres, et 144 euros pour un aller-simple en Eurostar.

Les trains de nuit Lorsque l’avion reste l’option la plus rapide, les trains de nuit sont des alternatives bienvenues, mais plutôt rares. Plusieurs trajets sont néanmoins disponibles depuis la France :

  • Paris-Venise : Depuis la Gare de Lyon, à Paris, vous pouvez opter pour un train Thello en direction de l’Italie : un départ est prévu chaque soir à 19h15 pour un trajet de 14 heures jusqu’à la gare Santa Lucia de Venise. Le train dessert également Dijon, Vérone, Milan et Padoue.
  • Paris-Moscou : L’EuroNight 323, surnommé le “Moscou Express”, relie en 38 heures les capitales de la France et de la Russie. Pour l’emprunter, rendez-vous à Paris, Gare de l’Est, le jeudi soir à 18h58. Il dessert également Francfort, Berlin et Varsovie.
  • Nice-Moscou : La liaison Nice-Moscou, ou “Riviera Express” permet de rejoindre la capitale Russe en “seulement” 50 heures… Un départ est prévu chaque samedi. À noter que ce train, tout comme le “Moscou-Express” traverse la Biélorussie : un visa Biélorusse est donc obligatoire pour l’emprunter, à moins que vous ne descendiez en cours de route.

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Les prix varient selon le trajet sélectionné : en avion comme en train, vous pouvez dénicher des billets à partir de 58 euros pour un Paris-Venise. Pour Moscou, l’avion est encore l’option la plus rentable, puisqu’on trouve des billets autour de 260 euros – avec correspondances – contre 385 euros pour une couchette en seconde classe dans le “Moscou Express”.

De futures lignes ultra-rapides et transeuropéennes ? À l’heure actuelle, les voies aériennes sont encore bien plus développées que leurs alternatives ferroviaires. L’OFCE – l’Observatoire français des conjonctures économique – a récemment proposé d’y remédier. En juin dernier, le centre de recherche publiait ses propositions pour une relance européenne, en collaboration avec les instituts allemands IMK et autrichien WIIW.

Les auteurs plaident pour la création d’un nouveau réseau ferroviaire, l’URT (Ultra-Rapid-Train), qui devrait atteindre une vitesse moyenne de 300km/h. “La vaste majorité des voies ne permet d’atteindre qu’une vitesse (très) en dessous des 200 km/h, écrivent-ils, et les voyages transfrontaliers sont entravés par une variété de différences techniques.”

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Grâce à ces trains ultra-rapides, les passagers devraient voir leur temps de trajet diminuer de moitié. “Le trajet Paris-Berlin s’effectuerait en 4 heures environ”, soulignent les chercheurs, qui ambitionnent de “rendre les voyages aériens obsolètes”.

Les chercheurs proposent de créer quatre nouvelles lignes transeuropéennes, complétées par une liaison maritime : Dublin-Paris, Lisbonne-Helsinki, Bruxelles-La Valette et Berlin-Nicosie.

Si aucune suite officielle n’a encore été donnée aux propositions de l’OFCE, des discussions seraient actuellement en cours selon Mario Holzner, co-auteur du rapport et chercheur au WIIW. Le projet a notamment suscité l’intérêt de Frédéric Petit, député de la septième circonscription des Français établis hors de France, et du ministre allemand des transports.

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