Partager la publication "Sur Instagram, ce compte révèle le sucre caché dans les aliments"
“Pour votre santé, évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé.” Scandées à longueur de publicité, les recommandations des autorités sanitaires ont fini par se graver dans notre mémoire. Mais les mettre en application n’est pas si simple. Savez-vous par exemple la quantité de sucre que vous ingérerez au quotidien ?
Pour rendre visible le sucre présent dans notre alimentation, Arthur et Léa, des étudiants passionnés de cuisine et de nutrition, ont lancé en septembre 2018 le compte Instagram “Sucrez vos fraises”.
Biscuits, soupes, conserves, jus… Les deux amis publient les photos de produits trouvés dans les rayons de supermarchés. Et posent juste à côté l’équivalent de leur teneur en sucre, en carrés (un pour 5 g).
La technique, toute simple et déjà utilisée pour des campagnes de sensibilisation, reste efficace. Et réserve des surprises !
Une conserve de petits pois peut ainsi renfermer pas moins de 4 carrés et demi, une soupe au potiron 5 carrés… Quant aux gourmandises (jus, pâtisseries, biscuits), elles font exploser le compteur. Dernier exemple publié sur le compte, une tablette de chocolat au caramel et cacahuètes comprenant l’équivalent de… 26 carrés de sucre.
“Il y a un manque de transparence sur la quantité de sucre présent dans un produit”, appuie Karine Jacquemart, directrice de l’association Foodwatch France. “Les informations sont écrites en tout petit et sont incompréhensibles pour la majorité des consommateurs. Pourtant les fabricants et distributeurs trouvent de la place pour rajouter des nounours ou des slogans marketing… en particulier sur les produits pour enfants.”
“Plus on rajoute du sucre, plus les consommateurs en réclament”
Le compte Instagram met en évidence cette omniprésence du sucre. Mais attention, l’idée n’est pas de dire que manger une conserve de légumes revient à croquer dans des carrés de sucre blanc raffiné. Le sucre est également présent à l’état naturel dans les aliments (sous forme de fructose dans les fruits par exemple). Il pose surtout problème lorsqu’il est rajouté par les industriels.
“Le sucre présente pour eux de nombreux avantages : il est moins cher, conserve bien les aliments et se révèle extrêmement addictif”, analyse Karine Jacquemart.
“Les industriels disent s’adapter au goût des gens. Nous avons certes une appétence naturelle pour le sucre, mais plus ils en rajoutent, plus les consommateurs s’y habituent et en réclament. Si vous achetez aujourd’hui une boîte de haricots sans sucre ajouté, vous allez les trouver amers. C’est un cercle vicieux.”
Une personne adulte ne devrait pas consommer plus de 100 g de sucre par jour, selon l’Anses. Or, 20 à 30 % de la population française dépasse cette limite. L’Organisation Mondiale de la Santé, plus sévère, préconise de réduire l’apport en sucres libres à moins de 5% de la ration énergétique totale, soit 25 g jour. Les excès contribuent à la prise de poids, et présentent des risques directs pour la santé (diabète de type 2, maladies cardiovasculaires et certains cancers).
Face à cela, les initiatives citoyennes comme “Sucrez vos fraises” peuvent aider à mieux remplir son panier. Le logo Nutriscore, pour l’instant utilisé par une centaine de marques en France, fournit également de bonnes indications sur la qualité nutritionnel d’un produit.
À lire aussi : “Combattu par le lobby agroalimentaire, leNutri-score arrive au supermarché”
Enfin, de nombreuses applications smartphone peuvent aider à décrypter les étiquettes et repérer les ingrédients à risque. Nous vous en présentions trois gratuites dans un précédent article.
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