Partager la publication "SVP, arrêtez de géolocaliser vos photos de vacances"
À l’origine, ce sont des paradis cachés. Mais la folie Instagram et l’attrait pour la photo qui fera le plus de likes bouleversent les habitudes de voyages. La montagne arc-en-ciel au Pérou, une randonnée au-dessus de Seattle dans l’État de Washington, le canyon Markarfljótsgljúfur en Islande, cette vue imprenable sur les gorges du Verdon… autant de lieux qui font rêver mais qui, au gré de la géolocalisation des photos sur les réseaux sociaux finissent par attirer les foules. Et bouleverser un équilibre souvent fragile.
Un collectif, Leave no Trace, insiste sur l’importance de retirer la géolocalisation précise de ses photos pour ne pas donner d’indices sur des lieux, certes exceptionnels, mais qui seront abîmés par les foules. C’est un phénomène appelé “loved to death”. On aime tellement un spot naturel qu’on en parle autour de soi, ce qui provoque sa destruction par un afflux incontrôlé de visiteurs.
Avec sa cascade de 30 mètres de haut et sa gorge aux parois recouvertes de verdure, le lieu est idyllique. “C’est un endroit qui est populaire depuis de nombreuses années, mais c’est le plus fréquenté que j’aie jamais vu, déclarait en 2016 au Statesman Journal Stan Hinatsu, responsable du personnel des loisirs de la Columbia River Gorge National Scenic Area, en Oregon (États-Unis). Cela a atteint un point où nous sommes très préoccupés par l’impact causé par le nombre de visiteurs.”
L’afflux de visiteurs, attiré par toutes ces photos géolocalisées, a fini par endommager la végétation riveraine du canyon – sa mousse et ses plantes. De plus, les sédiments agités par la foule qui ne cesse de marcher dans la rivière pourraient avoir un impact négatif sur les poissons. “Cette gorge est un lieu botanique unique, avec beaucoup de mousses et de plantes qui poussent dans cet environnement humide. Il y a aussi le problème de la qualité de l’eau”, s’inquiète Stan Hinatsu.
En raison des dégradations (déchets oubliés, graffiti dans la mousse, verre cassé…), il est envisagé de restreindre l’accès du lieu pour permettre une préservation/restauration de la gorge. Celle-ci est un exemple parmi tant d’autres.
Dans son “Media Guidance”, Leave No Trace “encourage les amateurs de nature à faire une pause et à réfléchir à leurs actions. Notamment aux conséquences potentielles de la publication de photos, de données GPS, de cartes détaillées… sur les réseaux sociaux. De plus, nous invitons les gens à bien réfléchir à la protection et à la pérennité du lieu et de l’impact des visiteurs qui viendront après eux.”
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