Partager la publication "En 2050, on skiera dans les Alpes mais plus dans les Pyrénées"
Mathieu ouvre sa fenêtre et contemple les sommets qui couronnent le cirque du Lis, légèrement saupoudrés de blanc. Les pentes de ce qui fut autrefois la station de ski de Cauterets sont dépourvues de neige. Trois ans plus tôt, le domaine autrefois réputé pour être le plus enneigé des Pyrénées françaises a fermé ses remontées mécaniques. “Maintenant, pour skier dans le massif, il n’y a guère plus que l’Andorre“, soupire Mathieu, pisteur dans une autre vie.
Cet article est issu de notre grand dossier “OÙ FERA-T-IL BON VIVRE DANS LA FRANCE DE 2050 ?“, publié dans WE DEMAIN n°33, en kiosque le 18 février et disponible sur notre boutique en ligne.
Au cours des dernières décennies, les stations pyrénéennes ont successivement renoncé au ski, pas viable économiquement, à cause d’hivers de moins en moins enneigés. “Une mauvaise saison qui survenait une fois tous les cinq ans au xxe siècle, c’est désormais une fois tous les trois ans”,explique Mathieu. Plutôt que de miser sur la neige artificielle, très couteuse et strictement encadrée sur le plan environnemental, les stations des Pyrénées ont préféré se diversifier, pour devenir des destinations “quatre saisons”.
Désormais, Mathieu est guide de montagne et organise des randonnées, en raquettes quand la neige est au rendez- vous. VTT, parapente, ski à roulettes, luge d’été, tyroliennes géantes… Les stations proposent désormais de nombreuses activités de plein air. Elles ont aussi aménagé des espaces d’intérieur axés sur le bien-être, comme la balnéothérapie. “Avant, nous faisions l’essentiel de notre chiffre l’hiver ; aujourd’hui, c’est lissé sur toute l’année.“
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Fini le ski dans les Pyrénées, le Massif central, le Jura, les Vosges : pour les plus accrochés à la poudreuse, reste toujours les Alpes. Là aussi, de nombreuses stations de moyenne montagne ont disparu, mais une cinquantaine de domaines, situés pour la plupart à plus de 2 000 mètres, tiennent bon dans le nord du massif. À Val d’Isère par exemple, les canons à neige ont permis de maintenir un taux d’enneigement des pistes semblable à celui des années 2020.
Bien sûr, les investissements nécessaires se sont répercutés sur le prix du forfait, qui est passé en trente ans d’environ 50 euros la journée à plus de 100 euros. Croisée sur les pistes, Capucine, Grenobloise en vacances, se désole : “Petite, j’y allais toute la saison. Aujourd’hui, je skie deux jours par an, c’est tout ce que je peux me permettre.“
CE QUE L’ON SAIT
Pour continuer à proposer du ski en 2050, les stations des Alpes devront couvrir en moyenne 40 % de leur surface en neige artificielle, selon une étude récente de l’Irstea Grenoble et Météo France.
Les scientifques estiment que le ski en France disparaitra vers la fin du siècle, si l’humanité reste dans la même trajectoire d’émissions de gaz à effet de serre.
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