Partager la publication "À Orléans, l’énergie de la Loire alimentera bientôt 40 foyers"
L’emplacement était idéal pour cette expérimentation prévue pour durer au moins deux ans : trois mètres de profondeur, un courant de deux mètres par secondes et une zone classée Natura 2000. De quoi tester un nouveau moyen de production d’énergie tout en contrôlant son impact sur la faune et la flore. De quoi parle-t-on ? D’un prototype d’hydrolienne fluviale, installé à Orléans, quai de la Madelaine, entre le pont Joffre et celui de l’Europe.
Ce prototype baptisé Hydrofluv, développé par la société HydroQuest, renferme neuf brevets internationaux. À la différence des hydroliennes marines, il ne comporte pas d’hélice, mais deux colonnes de turbines, dont l’axe de rotation est vertical. Quand le prototype sera opérationnel, l’énergie cinétique produite par le courant de la Loire fera tourner ses turbines à une vitesse de 20 à 40 tours par minute : de quoi fournir une puissance de 40 kW/h et alimenter l’équivalent de 40 foyers. Coût total du projet : 2,46 millions d’euros, dont 50 000 euros de subventions versées par la mairie d’Orléans.
Située au milieu de la Loire, l’hydrolienne est arrimée à une barge flottante et amarrée au fond du fleuve, ce qui permet « la maintenance et les contrôles » explique Stéphanie Anton, du pôle développent durable de la mairie, au site GoodPlanet Info. Cette test grandeur nature sera mené jusqu’à juin 2016, le temps de faire évoluer les performances du produit et de surveiller les impacts environnementaux – à proximité, il existe une colonie de moules d’eau douce. Pas de quoi inquiéter Stéphanie Anton : “les hydroliennes produisent une énergie propre et renouvelable grâce aux courants. Contrairement aux barrages, elles ne nécessitent pas de gros travaux, n’entravent pas la circulation des espèces fluviales, n’occasionnent pas de pollution sonore et ont un impact paysager réduit.”
Déjà investie dans la rénovation et la performance énergétique des bâtiments, dans les énergies renouvelables et alternatives (photovoltaïque, chaufferie biomasse) et les transports doux, la ville d’Orléans poursuit ainsi son programme en faveur de la transition énergétique. Selon un rapport de la municipalité, cette politique a permis, depuis 2006, de diminuer de 7,4 % les émissions de gaz à effets de serre de la ville, soit l’équivalent de l’émission de plus de 20 000 voitures.
Orléans est le troisième territoire français à expérimenter l’hydroélectricité fluviale. Avant elle, Bordeaux (depuis 2011 sur la Garonne) et la Guyane (depuis 2013 sur l’Oyapock), ont été précurseurs. Dans l’optique d’une diversification des sources d’énergie en France, il s’agit d’installations complémentaire aux hydroliennes maritimes, déjà expérimentées à Bréhat, Brest et Cherbourg. La région Aquitaine, encore elle, envisage de diversifier un peu plus ses moyens de production hydroélectrique en les installant sur les estuaires. Selon Marc Lafosse, président d’Énergie de la lune – un cabinet d’ingénierie spécialisé dans le génie océanique – : “le marché de l’hydrolien apporte d’immenses perspectives. Il participera énormément à l’autosuffisance énergétique.”
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