Partager la publication "À un mois de la COP26, “sauver notre monde ou condamner l’humanité”"
À un mois de la COP26, les ministres et les représentants d’une cinquantaine de pays se sont réunis à Milan, en Italie, du 30 septembre au 2 octobre. L’occasion de préparer les débats sur les grands axes à traiter lors de l’événement, qui se tiendra à Glasgow, en Écosse, du 1er au 12 novembre.
Un rendez-vous crucial, dont le but est d’éviter un réchauffement “catastrophique” d’ici la fin du siècle, prévu selon les dernières évaluations des Nations unies. Qui estime que les engagements actuels sont loin d’être suffisants, bien loin de l’objectif de l’accord de Paris de limiter le réchauffement à 2 °C, voire 1,5 °C.
“Nous pouvons soit sauver notre monde soit condamner l’humanité à un avenir infernal”, a insisté Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, à l’occasion de la pré-COP26, cité par La Nouvelle République.
Les États vont-il tenir les promesses faites lors de l’accord de Paris ?
Avec l’accord de Paris, les États s’étaient engagés à soumettre de nouveaux plans, tous les cinq ans, pour atteindre la neutralité carbone au maximum en 2050. La COP26 marque la première échéance de cet engagement. Or, au 31 juillet, date butoir fixée par l’ONU, seuls 113 États sur les 191 avaient rendu leur “contribution déterminée au niveau national” (NDC en anglais). À noter que les 78 pays – parmi lesquels la Chine, l’Inde, la Turquie ou encore l’Arabie Saoudite – n’ayant pas soumis leurs nouvelles NDC pèsent la moitié des émissions mondiales.
“Tout le monde a compris que Glasgow marquera une étape critique pour établir l’ambition de cette décennie décisive”, a souligné Alok Sharma, président britannique de la COP26, lors de la conférence de presse finale samedi, cité par Le Monde.
“Ces trois journées ont montré un bon état d’esprit, avec moins de récriminations qu’auparavant”, commente un négociateur d’un pays occidental au Monde. “Mais il faut être honnête, même si l’on garde l’espoir que de nouveaux engagements seront bientôt pris, il sera très difficile d’obtenir, d’ici à la COP26, des plans climat qui nous mettent sur une trajectoire de 1,5 °C.”
Lors de ces trois jours de pré-COP26, des dossiers techniques ont été abordés. Comme par exemple le financement de l’adaptation au changement climatique ou la finalisation du cadre de transparence de l’accord de Paris. Mais aucun n’a réellement été bouclé.
Reste par exemple la promesse non tenue par les pays développés d’apporter une assistance aux pays pauvres s’élevant à 100 milliards de dollars par an en 2020 pour leur permettre de s’adapter aux impacts du réchauffement climatique et réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Les États ont atteint la somme de 79,6 milliards en 2019.
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Quelques avancées en prévision de la COP26
Quelques avancées sont tout de même à noter. À l’instar de la Chine qui a annoncé ne plus construire de nouvelles centrales à charbon à l’étranger. Ou encore les États-Unis qui se sont engagés à doubler ses financements climat pour atteindre les 11,4 milliards de dollars par an d’ici à 2024, c’est-à-dire environ 9,8 milliards d’euros.
L’Afrique du Sud a aussi soumis à l’ONU de nouveaux engagements, plus ambitieux que les précédents, pour réduire ses émissions. Sept pays, dont la France, l’Allemagne et le Chili, se sont aussi engagés à ne plus construire de nouvelle centrale à charbon. Le Costa Rica et le Danemark sont quant à eux à l’origine d’une initiative diplomatique pour sortir du pétrole et du gaz.
Or, si la Chine, premier émetteur mondial, s’est engagée pour une neutralité carbone d’ici à 2060 et l’atteinte du pic d’émissions “autour de 2030”, elle n’a toujours pas traduit ses promesses dans une nouvelle NDC.
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De fortes attentes du coté de la jeunesse
Aussi, près de 400 activistes d’environ 200 pays se sont également réunis à Milan, pour une pré-COP26 de la jeunesse, du 28 au 30 septembre. Ces derniers ont publié une douzaine de demandes à l’issue de ce rendez-vous. Comme par exemple sortir des énergies fossiles au plus tard en 2030 ; la participation de la jeunesse à toutes les décisions liées au climat ; ou encore une transition écologique juste.
Ce vendredi, ils étaient des dizaines à manifester dans les rues de la capitale lombarde, derrière Greta Thunberg, pour demander des actions rapides pour le climat.
“Nous voyons au-delà de leurs mensonges, de leur bla-bla-bla, et nous en avons assez”, à dénoncé l’activiste suédoise à la fin de la marche, cité par Libération. “L’espoir, c’est nous. […] Ensemble, nous sommes le changement, n’arrêtons jamais, continuons le combat.”