À vélo vers la COP21, avec les indignés d’Alternatiba

Une « quadruplette » pour sauver le monde du réchauffement climatique… C’est l’initiative d’Alternatiba pour la Conférence de Paris sur le climat (COP21). Ce vélo à 4 places va partir le 5 juin de Bayonne pour arriver le 26 septembre en Île-de-France, après avoir parcouru plus de 5000 km en 180 étapes, à raison de deux arrêts par jour dans six pays.

Dans son sillage, des milliers de cyclistes – membres d’associations environnementales et sociales, de syndicats, de clubs de sport, de groupes d’étudiants et de musiciens – vont pédaler « pour faire entendre [leurs] voix par les dirigeants qui devront signer un accord international juste et ambitieux pour le climat », explique Jon Palais, 36 ans, animateur du mouvement Alternatiba.

Alternatiba – un néologisme basque pour « alternative » – est né à Bayonne, au sein de l’association d’écologie Bizi! (« Vivre! » en basque), au lendemain de la Conférence sur le climat qui s’est tenue à Copenhague en 2009. L’impossibilité de parvenir à un accord contraignant sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre fut un échec politique pour les chefs d’État et un traumatisme planétaire pour la société civile portée par les ONG.

Diktats des multinationales

Ces dernières avaient pourtant mis la pression, mobilisé des dizaines de milliers de manifestants, clamé que le sort de l’humanité dépendait de ce sommet. Bref, le défi climatique éclipsait tout le reste. Sauf que, faute d’accord, le reste – la crise financière et économique, les diktats des multinationales, les bassesses politiciennes, le chômage, les politiques d’austérité, les différences de niveau de développement – s’inscrivait dès le lendemain de Copenhague dans l’agenda politique. Et les mobilisations « pour le climat » s’effilochèrent en maigrelettes  « journées mondiales ». La stratégie du tout ou rien venait de marquer ses limites.

« Il faut prendre le problème autrement, ne pas tout miser sur un accord international, si on veut mobiliser de manière durable », se sont dit Jon Palais et ses amis.

Bizi! est une association comme il en existe beaucoup : locale, reliée aux réalités d’un territoire. Un pied dans une AMAP, un autre dans la lutte anti-OGM, un bras dans le syndicalisme et l’autre pour la taxation des mouvements financiers…
Retrouvez la suite de l’article dans We Demain n°10.

Gilles Luneau
 

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