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Akilah Jaramogi : “Il n’y a pas de fatalité à la destruction des forêts”

Lorsqu’elle parle de son travail, sa voix est emplie d’émotion. Telle une conteuse en action, elle parle de ses forêts comme des personnes chères à qui elle consacre sa vie. À Trinité-et-Tobago, près du Venezuela, Akilah Jaramogi est une militante écologiste profondément engagée dans la protection de la nature et la défense des forêts. Elle sera présente fin mai à l’événement ChangeNOW qui se tient à Paris. Et dont WE DEMAIN est partenaire.

Avec le Fondes Amandes Community Reforestation Project (FACRP), elle lance des travaux de recherches sur de nouvelles méthodes de conservation et de réhabilitation des forêts. Sur le terrain en permanence, elle teste des techniques pour prévenir les feux de forêt et de brousse. Adepte de l’agroforesterie et de la permaculture, elle n’imagine l’avenir qu’à travers un reboisement des terres.

WE DEMAIN : D’où vient votre engagement ?

Akilah Jaramogi : Mon engagement vient du plus profond de mon âme. Prendre soin des gens est indissociable de l’amour que j’éprouve pour Mère Nature, comme en témoigne la vie que j’ai choisie de vivre à fond. Je suis reconnaissante à mes ancêtres et je tiens à leur exprimer toute ma gratitude.

Quels sont vos objectifs pour les années à venir ?

Continuer mon cheminement spirituel, guérir les gens et la planète. Je cherche aussi à unir les peuples indigènes, à décoloniser le système éducatif, tout en demandant réparation et indemnisation. Je veux acquérir des ressources pour construire des écoles, des musées, des fermes, des centres de bien-être et de culture, afin de garantir le maintien du mode de vie traditionnel des communautés autochtones. Il s’agit d’obtenir une réponse positive et des ressources grâce à mon travail en faveur de la justice écologique, sociale et réparatrice.

Qu’attendez-vous de ChangeNOW 2023 ?

Je m’attends à voir des gens se réunir pour partager des histoires de défis liés aux questions environnementales et sociales, à écouter des personnes qui plaident au nom de groupes sans voix et marginalisés dans leurs pays respectifs. J’espère aussi avoir la possibilité de partager mes histoires.

Voir le film Earth, Water, Women.

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