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Biodiversité en danger : “il n’est pas trop tard”, à une condition…

Le 06/05/2019 par Pauline Vallée
Selon le rapport de l'IPBES paru ce lundi, près d'un million d'espèces seraient menacées d'extinction. Crédit : Pixabay
Selon le rapport de l'IPBES paru ce lundi, près d'un million d'espèces seraient menacées d'extinction. Crédit : Pixabay

1 million d’espèces en danger d’extinction. Plus de 40 % des espèces d’amphibiens, près de 33 % des récifs coralliens et plus d’un tiers de tous les mammifères marins menacés. Le rapport mondial sur la biodiversité, rendu public ce lundi 6 mai, n’en finit pas d’aligner les chiffres alarmants.

Pendant trois ans, 450 experts internationaux de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), une structure dépendante de l’ONU, ont analysé les effets de l’action humaine sur la vie biologique au cours du dernier demi-siècle. Leurs conclusions sont formelles : la Terre vit actuellement sa sixième extinction de masse des espèces.

La santé des écosystèmes, dont nous dépendons ainsi que d’autres espèces, se détériorent plus rapidement que jamais”, s’alarme Robert Watson président de l’IPBES, dans un communiqué. Pourtant, poursuit-il, “le rapport nous dit qu’il n’est pas trop tard pour changer les choses, à la seule condition de commencer à penser local dans chaque aspect de nos vies”. 
 

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Tout n’est pas perdu, comme le souligne la chercheuse Yunne Shin sur le site web du quotidien La Croix : “À titre personnel, j’ai vraiment de l’espoir car certains scénarios, modélisés de façon très poussée au niveau scientifique, sont à notre portée.

Les scientifiques appellent ainsi à un complet bouleversement de nos systèmes actuels de production, ainsi qu’à fixer des objectifs “très agressifs” pour 2030. Leur appel sera-t-il entendu ?

Peu d’engagements concrets

Le rapport a été rendu public alors que les ministres de l’Environnement et de l’Énergie des pays du G7 (France, Royaume-Uni, États-Unis, Italie, Japon, Allemagne, Canada) signaient ce lundi la Charte de Metz sur la biodiversité, en parallèle d’une réunion préparatoire au Sommet des chefs de l’État. 

La charte de Metz sur la biodiversité permet d’apporter une première réponse concrète et rapide à la publication du rapport de l’IPBES”, a indiqué d’emblée le ministre de la Transition écologique François de Rugy. Le texte reste pourtant très vague sur les modalités d’action.
 

Il prévoit un renforcement et une amélioration des politiques d’action déjà existantes, ainsi que l’intégration d’acteurs extérieurs (organisations, associations, citoyens) dans la lutte pour préserver la biodiversité.

Pendant la conférence de presse à l’issue de la réunion, François de Rugy a également évoqué la lutte contre la déforestation via la mise en place d’une chaîne d’agriculture durable, un partenariat pour la survie des grands singes et une initiative internationale pour la survie des récifs de coraux.

Quant aux ressources financières allouées à ce plan d’action, la charte de Metz reste encore dans le flou, en prévoyant de mobiliser aussi bien du côté du privé que du public. “Il y a encore un gros sous-investissement pour la nature”, a renchéri sur Twitter Barbara Pompili, présidente de la commission du développement durable à l’Assemblée nationale.

Après une concertation avec des scientifiques de IPBES, Emmanuel Macron a lui aussi annoncé, lundi soir, une série de mesures (certaines ne sont pas nouvelles) en faveur de la biodiversité : remise en cause du projet Montagne d’or en Guyane, lutte contre le gaspillage alimentaire, sortie du glyphosate d’ici trois ans pour la France, réhabiliter les sols agricoles, recycler 100 % du plastique en 2025…

Ces annonces laisseront-elles la place aux actes avant qu’il ne soit trop tard ? C’est le moins que l’on peut souhaiter aux écosystèmes terrestres.

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