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Biodiversité en France : près de 20 % d’espèces menacées

L’ours polaire est l’un des symboles des espèces menacées. Mais il n’y a pas qu’au milieu des glaciers que la faune et la flore sont en danger. En France, près de 20 % des espèces le sont. 

Bétonisation, agriculture intensive, épandages de pesticides… La dégradation de la nature par l’homme constitue un véritable risque pour la biodiversité. Selon la liste rouge des espèces menacées en France, établie par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), l’Office français de la biodiversité (OFB) et le Muséum national d’histoire naturelle (MNHN), publiée le 3 mars 2021, à l’occasion de la Journée mondiale de la vie sauvage, 2 430 espèces sont menacées en France métropolitaine et en outre-mer. 

Soit 17,6 % des 13 842 espèces recensées par l’UICN, ces treize dernières années. Le rapport note également que déjà 187 espèces ont disparu en France ou dans le monde. 

Parmi les dernières espèces disparues en métropole, on compte par exemple le phoque moine de Méditerranée, notamment à cause du tourisme de masse et de l’urbanisation. 

L’ours brun, le lynx boréal, le loup gris… Des espèces menacées par l’homme

L’étude se base sur treize ans de recherches et a été élaborée par plus de 500 experts. Cette liste “vise à dresser un bilan objectif du degré de menace pesant sur les espèces de la faune et de la flore à l’échelle du territoire national”, explique l’UICN sur son site. Elle permet d’identifier les espèces ayant le besoin le plus urgent de mesures de conservation. Elle constitue ainsi une base scientifique permettant de guider les stratégies d’actions et les politiques portant sur les espèces.

“Une espèce est considérée comme menacée quand son effectif est extrêmement faible, ou si son aire de répartition est très restreinte, ou si elle connaît un déclin marqué”, explique Florian Kirchner, chargé du programme “espèces” au Comité français de l’UICN au média Reporterre

En France métropolitaine, 14 % des mammifères, 24 % des reptiles, 23 % des amphibiens et 32 % des oiseaux nicheurs sont en danger de disparition du territoire. Tout comme 19 % des poissons d’eau douce et 28 % des crustacés d’eau douce. Pour la flore, 15 % des espèces d’orchidées sont menacées, détaille le rapport. 

(Crédit : UICN)

À lire aussi : Dix bons gestes pour préserver la biodiversité dans son jardin

Une situation qui se dégrade

En outre-mer, plus d’un tiers des espèces d’oiseaux de La Réunion sont menacées, ou ont déjà disparu. Les trois reptiles terrestres sont en danger, ainsi que 14 % des papillons de jour, 21 % des libellules et demoiselles et 33 % des poissons d’eau douce de l’île. En Guyane, les chiffres s’élèvent à 13 % pour les oiseaux et les poissons, à 10 % pour les reptiles terrestres et à 16 % pour les mammifères marins. 

En Martinique, ce sont 47 % des reptiles, 28 % des mollusques et 21 % des oiseaux qui sont en danger. À La Réunion, 15 % des coraux constructeurs sont également menacés ou quasi-menacés, tout comme 12 % de ceux présents à Mayotte et 6 % dans les îles Éparses. Pour la flore, les risques de disparition concernent par exemple 15 % des plantes vasculaires indigènes de Guadeloupe et 30 % à La Réunion.

(Crédit : UICN)

Des chiffres qui augmentent. Par exemple, un quart des espèces d’oiseaux nicheurs étaient menacées en 2008. Aujourd’hui, ce sont un tiers de celles-ci qui sont en danger d’extinction.

À lire aussi : “Il faut arrêter d’opposer biodiversité et climat” 

Création d’un “Statut Vert” pour la biodiversité

La Liste rouge française a permis de mettre en place plusieurs plans d’actions nationaux pour protéger certaines espèces. Ce qui a été le cas par exemple pour l’apron du Rhône (un poisson d’eau douce) ; les lézards des Pyrénées ; ou encore le Pétrel noir de Bourbon (oiseau marin) à La Réunion. 

Aussi, fin juillet, des scientifiques de l’UICN ont créé un “Statut Vert” pour la biodiversité. Celui-ci permet d’évaluer le rétablissement des espèces et l’impact des actions de préservation. Le classement provisoire de 181 espèces au niveau mondial a été publié dans la revue Conservation Biology. De quoi garder espoir, malgré l’urgence de la situation. 

À lire aussi : Espèces invasives, mangeons-les !

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