Partager la publication "Bordeaux : la première épicerie zéro emballage"
L’idée d’ouvrir La Recharge est née du constat de deux jeunes étudiants. Guillaume de Sanderval et Jules Rivet sont scandalisés par la quantité de déchets qu’ils produisent. Ils se lancent alors un défi : si à la fin de leurs études, personne n’a encore ouvert en France de magasin sans emballages jetables, ils le feront eux-mêmes. Si certaines boutiques, comme les Biocoop, comportent des rayons en vrac, aucune épicerie française n’avait encore poussé le concept jusqu’à bannir complètement les emballages. Ils l’ont donc fait.
Comment fait-on ses courses dans une épicerie sans emballages ? Le client doit apporter son contenant ou en acheter un à la boutique – un réutilisable, bien entendu. On fait ensuite son marché parmi les produits en vrac qui composent les rayonnages. Le client est libre de choisir la quantité désirée, de peser, et de n’acheter que ce qu’il pense pouvoir consommer sans gâcher. Les produits frais, comme les produits laitiers par exemple, sont vendus dans des bocaux en verre consignés.
Pour garnir leurs rayonnages, les co-fondateurs de la boutique ont sollicité les producteurs du sud-ouest. Leur épicerie propose aussi bien des pommes de terre d’Eysines que des kiwis de l’Adour, du porc gascon ou du vinaigre de Dordogne. Ils ont même de la lessive 100 % Gironde ! Le choix des produits locaux s’est imposé naturellement. Selon Guillaume et Jules, c’est le transport sur de longues distances qui justifie le suremballage, à cause des risques sanitaires notamment. « Si l’on veut consommer sans emballages, il faut acheter local ! » Logique.
« On déballe tout, mais à la source »
Les jeunes épiciers – ils sont âgés de 23 et 24 ans seulement – ont également entamé un travail auprès de leurs fournisseurs pour les aider à diminuer les emballages dès la fabrication : « On déballe tout, mais à la source. » Les emballages représenteraient, selon eux, 20 à 30 % du prix total des produits commercialisés. En achetant en gros, avec moins d’emballages et moins d’intermédiaires, les épiciers promettent que leurs articles seront vendus à petit prix, voire à des prix inférieurs à ceux de la grande distribution pour des produits de qualité – 50 % des denrées alimentaires sont bio.
Des produits de qualité, peu onéreux et respectueux de l’environnement, tout cela a de quoi séduire les consommateurs. Ils pourraient également se laisser tenter par le zéro-emballage à cause d’une nouvelle taxe en projet. Chaque foyer devra en effet payer un certain montant, en fonction de la quantité de déchets qu’il produit. Une tarification incitative, impulsée par le Grenelle de l’environnement, qui devrait se mettre en place d’ici 2015.