Partager la publication "Ces communautés qui préparent le monde d’après"
Face au réchauffement climatique, il ne suffit pas d’inventer des modes de vie plus sobres : il faut aussi les rendre désirables. C’est toute l’ambition de 0.6 Planet, une jeune association fondée par un groupe d’ingénieurs et de professeurs d’université qui projette de construire 50 écovillages, du nord de l’Europe au nord de l’Afrique. Le tout en seulement cinq ans, pour servir d’exemples et de terrains d’expérimentation.
“C’est à la fois une expérience scientifique, technologique, sociologique et organisationnelle, détaille Lionel Montoliu, docteur de Polytechnique et cofondateur de 0.6 Planet. “Si tout le monde vivait comme les Français, 2,7 planètes seraient nécessaires. Il nous faut revenir à 1, voire 0,6 pour permettre à la nature de se régénérer.”
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Lui-même a décidé de changer de vie et de vendre son appartement parisien pour s’installer en Dordogne, où l’association vient d’acheter son premier terrain – un ancien centre équestre de 50 hectares avec 1 000 m2 de bâti, un étang et 1,5 hectare constructible. C’est ici que 0.6 Planet entend édifier des habitats écologiques pour ses membres coopérateurs, dont une dizaine sont déjà sur place. “Nous voulons bâtir des communautés de 150 à 300 personnes, avec une grande autonomie.”
L’idée est aussi d’avoir une influence positive sur les territoires, en créant de l’emploi et en offrant des formations, notamment grâce au low-tech, à la production et transformation agricole. Pour se financer, 0.6 Planet mise sur la vente de parts. Compter 80 000 euros pour avoir votre pied-à-terre à la campagne dans une maisonnette écologique… et l’autre pied dans le futur !
Devenir proprios d’une vallée ardéchoise de 50 hectares, c’est le pari fou d’une vingtaine d’amis venus d’Ile-de-France. Ils ont été accueillis à bras ouverts par un petit village de 40 habitants. “On recherchait un terrain pour bricoler, faire des expérimentations et puis aussi camper et faire la fête, raconte Raphaël, programmeur informatique. Et un jour on est tombé sur cette vallée complètement reculée et sauvage, et pour seulement 50 000 euros, car il n’y a ni eau, ni électricité, ni bâtiments.”
Lui-même est tombé amoureux des châtaigniers centenaires et des anciennes terrasses en pierre sèche qui émergent çà et là parmi les genêts. “Notre but n’est pas vraiment de fonder un éco-village ou de vivre à l’année. Mais on compte y aller dès cet été pour construire des habitats légers, sans fondations et démontables. Et tendre vers l’autosuffisance, afin de respecter la nature qui nous entoure.” Les maitres-mots sont ici liberté et hétérogénéité. “Dans notre groupe, il y a des gens de 26 à 48 ans. Du chercheur au CNRS au bénéficiaire du RSA, et pour une fois un peu plus de femmes que d’hommes !”
Fondé en Ardèche en 2011 par Sophie Rabhi-Bouquet, fille de Pierre Rabhi, le hameau des Buis est une référence. Lieu de vie intergénérationnel, pédagogique et écologique, il abrite une cinquantaine d’habitants autour d’une école Montessori.
De la présentation de la météo à la lutte contre le changement climatique, il n’y a parfois qu’un pas : Fanny Agostini l’a franchi en 2019 en créant en Auvergne la ferme LanDestini. Un lieu qui forme à la permaculture, doublé d’un incubateur de projets pour une agriculture durable.
S’il n’est pas toujours facile pour une communauté de survivre au poids des années, Longo Maï y est arrivée. Fondée à Limans (Alpes-de-Haute-Provence) en 1973 par des anarchistes français, suisses et allemands, elle accueille 200 adultes et une cinquantaine d’enfants, a son propre média (Radio Zinzine) et a même créé un réseau de dix lieux, en Europe et jusqu’au Costa Rica !
Existence B est un projet porté par Alexandre Boisson, figure française de la collapsologie. L’idée : 200 personnes issues de toutes les couches de la société française, travaillant à construire un prototype de société plus résiliente et intégrante.
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