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Climat : 5 bonnes nouvelles qui nous donnent de l’espoir pour 2025

Certes 2024 a été une nouvelle année record en termes de réchauffement climatique mais plusieurs signes nous font espérer pour 2025. WE DEMAIN vous les détaille.

Le 03/01/2025 par Florence Santrot
terre espoir
EN 2025, ne perdons pas espoir pour la planète ! Crédit : FG Trade Latin / iStock.
EN 2025, ne perdons pas espoir pour la planète ! Crédit : FG Trade Latin / iStock.

L’année 2024 a marqué un triste exploit : elle est devenue l’année la plus chaude jamais enregistrée, selon les données de l’Organisation météorologique mondiale. Avec des températures mondiales dépassant de 1,5 °C les moyennes préindustrielles pendant plusieurs mois, les vagues de chaleur et les catastrophes climatiques se sont multipliées. Ces événements extrêmes rappellent l’urgence d’agir. Au rythme où nous allons, sans réaction majeure, il y a moins de 7 % de chance de rester sous la barre des +2 °C. C’est pourquoi il faut renforcer, dès 2025, l’élan pour accélérer les solutions climatiques.

Plutôt que de céder à la déprime, pourquoi ne pas se tourner vers les signaux encourageants qui se profilent pour 2025 ? Investissements massifs dans les énergies renouvelables, percées technologiques dans le stockage de l’énergie et engagements renforcés attendus pour la COP30 laissent espérer que le changement reste possible. Ces prévisions offrent des raisons de croire en un avenir où l’action climatique pourrait enfin rattraper son retard. En voici cinq qui nous semblent particulièrement marquantes.

1. Les énergies renouvelables en plein essor en 2025

Comme en 2024, le développement des énergies renouvelables en 2025 devrait atteindre un nouveau pic, porté par des investissements records. Selon l’Agence internationale de l’énergie, plus de  700 milliards de dollars ont été consacrés en 2024 à des projets d’énergie verte, dépassant pour la première fois les financements alloués aux combustibles fossiles. Et la tendance est à la hausse. Cette transition se traduit par une montée en puissance de l’éolien, du solaire et de l’hydroélectricité, qui deviennent les piliers d’un avenir énergétique décarboné.

Au cœur de cette dynamique, la Chine s’impose comme un acteur central. En 2024, le pays a installé à lui seul quelque 230 gigawatts de capacités solaires. C’est un record mondial et une hausse de près de 50 % par rapport à 2023. Le pays continue de développer des fermes solaires et éoliennes à une vitesse inégalée.

chine énergies renouvelables
Selon les données officielles de la Chine, les objectifs de solaire et éolien fixés pour 2030 ont déjà été atteints en 2024. Source : China Electricity Council.

Pékin a également investi massivement dans le stockage d’énergie, avec des batteries de nouvelle génération pour stabiliser son réseau. Ces avancées, bien que motivées en partie par des enjeux économiques, montrent qu’une transition énergétique rapide est possible à l’échelle d’une nation aussi grande que la Chine. Un modèle inspirant, malgré les défis persistants liés à sa dépendance au charbon et son statut de premier pays émetteur mondial de GES (gaz à effet de serre).

2. Le boom du véhicule électrique

En 2025, la Chine, encore elle, va vendre sur son marché intérieur davantage de véhicules électriques (VE) que de voitures thermiques. Au niveau mondial, la part des véhicules électriques ne cesse de croître, atteignant près de 20 % des ventes totales en 2024 (25 % en Europe), selon l’Agence internationale de l’énergie. Ce basculement s’explique par des stratégies nationales audacieuses : subventions massives, restrictions sur les moteurs à combustion dans les grandes villes et déploiement accéléré des infrastructures de recharge. De nouvelles technologies, comme les batteries à base de sodium moins coûteuses, viennent compléter cette transition en réduisant la dépendance au lithium. Certes, les véhicules électriques, surtout les plus lourds, ne sont pas la panacée, mais cela va néanmoins dans le bon sens.

chine vente de véhicules électriques en 2025
Pour la première fois en 2025, les ventes de véhicules électriques vont excéder celles des voitures thermiques.

Ce boom de la mobilité électrique, couplé à une amélioration constante des transports en commun dans les métropoles, ouvre la voie à une réduction significative des émissions liées au secteur des transports, qui reste l’un des principaux émetteurs de gaz à effet de serre. Rappelons que la pollution de l’air est responsable d’environ 400 000 morts prématurées par an en Europe, d’après l’Agence européenne de l’Environnement.

3. Les mobilités douces en pleine expansion

Mieux encore que la voiture individuelle, n’oublions pas le vélo et les autres mobilités douces ! Bicyclette, trottinette, marche… elles aussi connaissent un essor remarquable. Cette diversité de moyens de transport permet d’envisager des villes plus respirables et mieux adaptées aux défis climatiques. Le vélo, qu’il soit classique ou à assistance électrique (VAE), s’impose comme un mode de transport incontournable dans de nombreuses villes. Les VAE représentent environ un tiers du marché global en France. Un marché en pleine expansion au niveau mondial : leurs ventes devraient atteindre 41 milliards d’euros d’ici 2030, contre 25 milliards en 2022.

rivoli piste cyclable
À Paris, rue de Rivoli, la création d’une piste cyclable bidirectionnelle a grandement amélioré la traversée est-ouest de la capitale pour les cyclistes. Crédit : legna69 / iStock.

Le marché global du vélo (classique et électrique) devrait passer de 110,38 milliards de dollars en 2023 à 215,1 milliards de dollars d’ici 2030, selon Exactitude Consultancy. Cet essor est soutenu par la multiplication des infrastructures adaptées, permettant de simplifier les déplacements et surtout de les sécuriser. Des infrastructures cyclables ambitieuses, comme le Réseau Vélo Express aux Pays-Bas ou les pistes dédiées en Île-de-France, sont exemplaires en la matière. Outre des aides à l’achat, le Plan Vélo Île-de-France 2020-2025 prévoit l’aménagement de 450 km de voies. En mai 2024, 210 km ont été finalisés et 210 km en travaux. Les Jeux Olympiques, qui ont eu lieu cet été dans la capitale, ont même accéléré le mouvement. L’objectif devrait donc être atteint voire dépassé. Et un nouveau plan est prévu pour 2026-2030. À la clé : des villes plus respirables et mieux adaptées aux défis climatiques.

4. Les percées technologiques dans le stockage de l’énergie

L’année 2025 s’annonce comme un tournant pour le stockage de l’énergie, un domaine clé pour la transition écologique. Des innovations majeures, comme les batteries à base de sodium ou les batteries solides, bouleversent le secteur en promettant des solutions plus durables et moins coûteuses que les traditionnelles batteries au lithium. Ces technologies, en cours de déploiement à grande échelle, permettent non seulement de prolonger l’autonomie des véhicules électriques mais aussi de stabiliser les réseaux électriques alimentés par des énergies renouvelables intermittentes.

En parallèle, le développement des systèmes de stockage à long terme, comme les volants d’inertie ou le stockage par air comprimé, ouvre de nouvelles perspectives. En 2024, plusieurs projets pilotes, notamment en Allemagne et en Australie, ont démontré leur efficacité à stocker l’énergie produite par le solaire ou l’éolien pour une utilisation différée. Ces avancées technologiques renforcent la résilience des systèmes énergétiques et accélèrent l’abandon progressif des énergies fossiles, tout en offrant un modèle de transition énergétique adaptable aux contraintes locales.

stockage de l'énergie
De nouveaux dispositifs de stockage de l’énergie pourraient changer la donne en 2025. Crédit : Petmal / iStock.

5. De l’espoir pour la COP30 à Belém au Brésil en 2025

Tous les regards se tournent vers le Brésil, hôte de la COP30, prévue en novembre 2025 à Belém, en plein cœur de l’Amazonie. Ce choix symbolique reflète l’urgence de préserver ce poumon vert de la planète, vital pour la régulation du climat global. À cette occasion, après des années de stagnation, la diplomatie climatique pourrait regagner du terrain. En 2024, plusieurs pays se sont engagés à revoir leurs objectifs climatiques à la hausse, et la COP30 pourrait être l’occasion de transformer ces promesses en actions concrètes.

Les attentes sont particulièrement élevées pour des accords sur la déforestation, les financements climatiques pour les pays du Sud et la mise en œuvre effective du Fonds pour les pertes et préjudices adopté lors de la COP27. Le Brésil, sous la présidence de Lula, a déjà donné le ton en renforçant les mesures de protection de l’Amazonie et en promouvant des solutions basées sur la nature. Si cette dynamique se confirme, la COP30 pourrait être un moment décisif pour unir la communauté internationale autour d’une transition écologique plus juste et solidaire.

amazonie oiseaux
Peut-on rêver d’une COP30 au cœur de l’Amazonie qui soit un succès ?! Soyons fous !

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