Le coronavirus entraîne une chute exceptionnelle des émissions carbone

Le coronavirus, une bonne nouvelle pour le climat ? Si l’on ne saurait se réjouir de la progression de l’épidémie, celle-ci a le mérite de mettre en évidence l’impact des activités humaines sur l’environnement.

Selon des cartes publiées le 29 février par la NASA, le virus aurait en effet engendré en Chine, pays le plus touché, une diminution significative des taux de dioxyde d’azote (NO2). Ce gaz à effet de serre est émis notamment par les véhicules et les activités industrielles.

Les mesures ont été prises par le satellite Sentinel-5 de l’Agence spatiale européenne et le satellite Aura de l’agence américaine.

     

Deux fois moins de dioxyde d’azote dans l’air

Deux périodes ont été étudiées : du 1er au 10 janvier 2020, puis du 10 au 25 février 2020. Cette deuxième période correspond à la mise en place de mesures de restrictions quant aux transports et aux activités des entreprises en Chine, ainsi qu’aux mises en quarantaine.

      

Résultats, la chute des taux de dioxyde d’azote est notable, notamment dans le nord de la Chine, autour de Pékin. Ils étaient supérieurs à 500 µmol/m2 en janvier, puis inférieurs à 125 µmol/m2 en février. La baisse est aussi importante dans d’autres grandes villes, comme Shanghai, Chongqping, Hong Kong ou encore Chengdu.
 
Les chercheurs ont également comparé la qualité de l’air à Wuhan, épicentre du virus, qui a été la première a être mise sous cloche, le 23 janvier, par rapport aux mesures prises aux mêmes dates en 2019. Ici aussi, la différence est considérable.
 

“C’est la première fois que je constate une baisse aussi spectaculaire sur une zone aussi vaste pour un événement spécifique”, a déclaré dans un communiqué Fei Liu, scientifique spécialiste de la qualité de l’air au Goddard Space Flight Center de la Nasa.

S’il est habituel qu’il y ait une diminution de la pollution en Chine au moment du Nouvel An, qui a eu lieu ce 25 janvier en 2020, les chercheurs relèvent en moyenne des taux 30 % inférieurs à la normale dans le pays. Du jamais vu jusqu’ici.
 
Le site spécialisé CarbonBrief avait déjà publié des chiffres allant dans ce sens, en mesurant une chute de 25 % de taux de CO2 durant les deux premières semaines de février, en partie “grâce” au coronavirus Covid-19. 

Pour l’heure bien moins concentrée sur le Vieux continent, l’épidémie pourrait aussi faire baisser temporairement les émissions européennes, notamment si un redouté “coronacrash” économique avait lieu. Sans résoudre bien sûr la crise climatique globale.
 

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