Partager la publication "Climat : les Français “peu préoccupés” mais “prêts à agir”"
D’après Régis Olagne, responsable du pôle développement durable de BVA, “nos concitoyens se sentent surtout concernés par les enjeux à court terme”. Le dérèglement du climat serait ainsi perçu comme “trop éloigné de leurs préoccupations quotidiennes”.
UN SUJET QUI “STRESSE”
La faute, selon BVA, “aux médias et au débat public” , qui véhiculent, en substance, un message de repentance : “Il faut reconnaître que sur ce sujet… On n’a pas vraiment montré de capacité à s’en sortir…” Résultat, moins d’un tiers (31 %) des Français a confiance dans la capacité de l’Homme à préserver la planète, alors que 3 % d’entre eux avouent qu’ils préfèrent oublier ce sujet qui les “stresse”.
Mais le constat n’est pas que négatif. Quand 41 % des Français jugent le sujet “bloqué” (trop d’intérêts en jeu, pas de solution en vue), 49 % d’entre eux le perçoivent comme “une réalité qui [les] incite à agir”. Selon Régis Olagne, “ceux qui sont bénévoles, militants ou simplement actifs se montrent plus confiants car ils mesurent plus facilement les conséquences de leur engagement. L’action entraine souvent un certain optimisme.”
UN ESPACE POUR PRÉPARER LA COP21
Un optimisme qu’Anne-Sophie Novel, journaliste et créatrice de l’association Place to be, cherche à canaliser avec l’ouverture d’un espace de co-working. Situé au sous-sol d’une auberge de jeunesse proche de la Gare du Nord, il accueillera journalistes, blogueurs, infographistes, écrivains, développeurs web, photographes… Ce, en amont et tout au long de la Conférence des Nations-Unies sur le changement climatique (COP21), qui aura lieu du 30 novembre au 11 décembre 2015 à Paris.
En pratique, les sondés préconisent une “approche positive, concrète et pédagogique” du dérèglement climatique et 42 % souhaitent que les citoyens soient davantage “introduits dans le débat”. Par ailleurs, il semblerait que “les jeunes de moins de 24 ans, surtout en zone urbaine, soient les plus engagés” en ce sens. Ce résultat n’étonne pas Régis Olagne et Anne-Sophie Novel, pour qui “ce sont eux qui détiennent les clefs du numérique et de l’action en réseau”.
Son “fablab”, Anne-Sophie Novel explique l’avoir créé pour “réfléchir ensemble à une autre approche médiatique et citoyenne de la problématique”. Et lutter contre “le manque de volonté des décideurs et des lobbies” . Même si, pour 75 % des sondés, les chances d’aboutir à un accord restent maigres, voire… nulles.
Lara Charmeil
Journaliste à We Demain
@LaraCharmeil