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Conférence des océans : les 4 recommandations de l’ONU

Ils recouvrent 70 % de la surface de la planète, produisent 50 % de l’oxygène que nous respirons, absorbent 30 % des émissions de CO2 liées aux activités humaines et nourrissent l’humanité. Pourtant, les océans sont délaissés, oubliés et maltraités, au point d’être le moins financé des 17 Objectifs de développement durable (ODD) formulés par les États membres de l’ONU. Du 27 juin au 1er juillet, se tient à Lisbonne (Portugal), une conférence des Océans organisée par l’ONU.

Son objectif est crucial et de taille : mettre les États membres d’accords pour agir concrètement, rapidement et efficacement en faveur de la préservation des océans. Un manque d’action aurait des répercussions considérables pour les écosystèmes marins mais aussi terrestres. António Guterres, Secrétaire général des Nations Unies, vient de formuler quatre recommandations pour aller dans ce sens. Le chef de l’ONU a par la même occasion rappelé que “notre incapacité à prendre soin de l’océan aura des répercussions sur l’ensemble du programme 2030”.

Investir sur le long terme

Les changements nécessaires à la préservation des océans ne se feront pas sans investissements conséquents. M. Guterres a ainsi exhorté les États membres à investir dans des économies océaniques durables. Des investissements qui concernent aussi bien l’alimentation, l’économie et l’énergie.

Le 14ème ODD, qui concerne la préservation des océans, est le moins soutenu financièrement. Une grave erreur selon le chef de l’ONU. “La gestion durable des océans pourrait aider l’océan à produire jusqu’à six fois plus de nourriture et à générer 40 fois plus d’énergie renouvelable qu’il ne le fait actuellement.”

Abdulla Shadid, Président de l’Assemblée générale, rejoint M. Guterres sur ce point. “Protégeons l’océan, tirons parti de sa puissance, savourons sa beauté, chérissons sa diversité et assurons sa santé et sa longévité.”

Définir un modèle de gestion

Des mesures de protection et de préservation doivent émerger dans les plus brefs délais pour tenir les engagements du programme 2030.

“L’océan doit devenir un modèle de gestion des biens communs mondiaux, ce qui implique de prévenir et de réduire les pollutions marines de toutes sortes, qu’elles soient d’origine terrestre ou marine.” Par ces mots, M. Guterres fait notamment référence aux mesures de conservation appliquées dans certaines zones.

Une vision partagée par Uhuru Muigai Kenyatta, le président kényan, qui co-préside cette conférence aux côtés du président portugais. “Nous espérons quitter Lisbonne avec une vision claire des options et des voies de financement. L’océan est la ressource la plus sous-estimée de notre planète.”

Protéger les populations

Protéger les océans, c’est aussi préserver les populations qui y vivent et en dépendent. Ces personnes sont les premières concernées par les enjeux climatiques et environnementaux. Des investissements notables dans des infrastructures côtières résistantes aux aléas du dérèglement doivent donc être faits.

“Le secteur du transport maritime devrait s’engager à ne produire aucune émission nette d’ici à 2050, et présenter des plans crédibles pour mettre en œuvre ces engagements. Et nous devrions investir davantage dans la restauration et la conservation des écosystèmes côtiers, tels que les mangroves, les zones humides et les récifs coralliens”, souligne celui à la tête de l’ONU.

Outre son discours, M. Guterres a lancé un appel sur Twitter pour “sauver nos océans”. Source : Twitter

Le salut dans la science et l’innovation ?

Autre recommandation d’António Guterres : renforcer la recherche et les investissements dans la science et l’innovation afin d’écrire un “nouveau chapitre de l’action mondiale pour les océans”.  Pour ce faire, une symbiose des secteurs publics et privés doit s’opérer. Le chef de l’ONU a par ailleurs rappelé l’objectif visant à cartographier 80% des fonds marins d’ici 2030.

De son côté, Philip Isdor Mpango, Vice-Président de la République-Unie de Tanzanie, a, entre autres, appelé à investir dans les technologies novatrices pour combattre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée.

Invitant chaque gouvernement à élever son niveau d’ambition, M. Guterres a conclu son intervention par un  proverbe swahili : Bahari itatufikisha popote. Comprenez “l’océan mène à tout”.

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