Partager la publication "Biodiversité : pourquoi la COP15 est cruciale ?"
Ce lundi 11 octobre s’ouvre la COP15 biodiversité. Moins célèbre que la COP26, consacrée au changement climatique, ce sommet n’en est pas moins important.
D’une part car la protection de la biodiversité a pris beaucoup de retard. Ensuite car les deux sommets sont intimement liés.
Le point sur ce rendez-vous capital, qui se tiendra en deux temps. En virtuel pendant cinq jours en octobre, puis en présentiel du 25 avril au 8 mai 2022 à Kunming, en Chine.
La Convention sur la diversité biologique (CDB) a été lancée au sommet de la Terre de Rio en 1992. Ce traité international a trois objectifs. “La conservation de la diversité biologique” ; “l’utilisation durable de ses éléments” et “le partage juste et équitable des avantages découlant de l’exploitation des ressources génétiques”.
La Convention a été ratifiée par 195 pays plus l’Union européenne, mais pas les États-Unis ni le Vatican. Ces signataires négocient tous les deux ans durant une Conférence des parties (COP).
Vingt ans après, “la biodiversité décline à un rythme sans précédent”, alerte la secrétaire exécutive de la CDB, Elizabeth Maruma Mrema dans The Guardian.
Environ un million d’espèces animales et végétales sont menacées d’extinction, estiment en effet les scientifiques de l’IPBES, dont les travaux servent de base aux négociations.
Et les humains sont les principaux responsables de cette 6e extinction de masse. Via l’artificialisation des terres, la surexploitation d’espèces, le changement climatique, les pollutions, entre autres…
Le Covid-19, une zoonose qui se transmet des animaux à l’homme, rappelle aussi “l’urgence de changer nos relations à la nature”, soulignait récemment à WE DEMAIN la biologiste Eve Miguel. “Sinon, on entrera dans une ère de pandémies.”
En 2010, à Aichi au Japon, les États s’étaient fixé 20 objectifs pour sauvegarder la diversité biologique à horizon 2020… Or aucun n’a été pleinement atteint.
Un retard qui s’est accentué avec le Covid, la COP15 ayant été repoussée à deux reprises.
Cette semaine, la première partie du sommet en distanciel doit d’abord permettre une passation entre l’Égypte, qui a présidé la COP14 en 2018, et la Chine. Puis la rencontre en présentiel en 2022 sera essentielle : “Le face-à-face reste indispensable pour établir un accord”, selon Elizabeth Maruma Mrema.
Objectif : aboutir à un cadre qui permettra de “vivre en harmonie avec la nature” en 2050, avec des jalons en 2030.
À lire aussi : Une nouvelle “Affaire du siècle” pour la biodiversité ?
Plus précisément, le texte préparatoire comporte 21 objectifs à atteindre d’ici à 2030. Notamment la conservation d’au moins 30 % des zones maritimes. Ou la réduction de moitié des engrais rejetés dans l’environnement, et de deux tiers des pesticides.
Il est aussi question de réduire “d’au moins 500 milliards de dollars par an” les subventions néfastes à l’environnement, en constante augmentation. (Les aides versées aux seules énergies fossiles en 2020 se sont élevées à 5 900 milliards de dollars selon le FMI).
Les experts insistent également sur la nécessité de mettre en place des mécanismes de suivi des mesures adoptées plus contraignants, pour éviter les vœux pieux.
Reste enfin à débloquer des aides aux pays en développement, un sujet très clivant. D’autant que la Chine, qui accueille l’événement, ne s’est encore engagée à rien…
De plus en plus d’experts appellent aujourd’hui à rapprocher les conventions de l’ONU sur le climat et la biodiversité, deux sujets très liés.
“Ce sont deux crises entremêlées qui doivent être réglées ensemble”, insiste Elizabeth Maruma Mrema, au Guardian.
Le réchauffement nuit par exemple à l’équilibre des océans et des forêts, or ceux-ci permettent en retour de limiter le réchauffement…
À lire aussi : “Il faut arrêter d’opposer biodiversité et climat”
Cofondateur de la marque de vêtements techniques Lagoped, Christophe Cordonnier défend l'adoption de l'Éco-Score dans…
Chaque année, comme un rituel bien huilé, le Black Friday déferle dans nos newsletters, les…
Fondé par une femme, Jay Graber, le réseau social Bluesky compte plus de 20 millions…
À la COP29 de Bakou, les pays en développement attendent des engagements financiers à la…
Pourquoi et comment un groupe français de services numériques décide de mettre la nature au…
Face aux pressions anthropiques croissantes, les écosystèmes côtiers subissent une contamination insidieuse par des éléments…