Partager la publication "COP26 : Où en est la France dans ses émissions de CO2 ?"
La France respecte-t-elle ses engagements en matière de réduction de gaz à effet de serre ? En novembre 2021, lors de la prochaine conférence des Nations unies pour le climat (COP26), à Glasgow, les États devront se fixer de nouveaux objectifs pour éviter la surchauffe planétaire. Mais, avant cela, où en est notre pays ?
Depuis les Accords de Paris, en 2015, la France vise une baisse de 40 % ses émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2030 par rapport à 1990. Puis la neutralité carbone en 2050.
En 2020, du fait de la pandémie, les émissions ont chuté de façon exceptionnelle : de 7 % dans le monde et de 11 % dans l’Union européenne. La baisse des émissions françaises, elle, se situerait autour de 9 %, selon le Citepa.
Attention toutefois, cette baisse est conjoncturelle. Elle repose sur un ralentissement passager de l’activité, pas sur un changement durable de nos modes de production et de consommation, souligne le Haut Conseil pour le Climat. Un rebond est même à redouter si des mesures plus volontaristes ne sont pas adoptées. D’autant que du retard a été pris les années passées.
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Du retard sur les engagements pris
Depuis l’Accord de Paris, c’est la Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC) qui fixe les plafonds d’émissions de GES à ne pas dépasser.
Entre 2015 et 2018, le premier budget carbone n’a pas été tenu, souligne ce rapport du Haut Conseil pour le climat. Les émissions ont diminué de 1,1% par an en moyenne, bien moins que les 1,9 % visés. D’où la condamnation de l’État pour “carence fautive” dans le procès dit de l’Affaire du siècle.
En 2019, la France a réussi à réduire de 1,7 % ses émissions par rapport à 2018. Un léger progrès, mais pas à la hauteur de l’objectif initial de 2,3 % pour la période 2019-2023 – rabaissé par les autorités à 1,5 % par an.
Le troisième budget carbone (2024-2028) prévoit une réduction des émissions de l’ordre de 3,2 % par an. Puis le quatrième budget (2029-2033) une baisse annuelle de 3,5 %. En résumé, le gros des efforts est reporté à plus tard…
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La France, moteur à la COP26 ?
Surtout, même si la France respectait ses engagements, ces derniers devront bientôt être revus à la hausse. En amont de la COP26, en avril 2021, l’Union Européenne s’est en effet accordée sur un nouvel objectif : une réduction d’au moins 55 % de ses émissions d’ici 2030, par rapport à 1990.
Notons enfin que les efforts de la France, seuls, ne pèseront que de façon marginale sur les émissions mondiales, qui devraient augmenter d’ici à 2030.
Notre pays dispose néanmoins de leviers pour faire évoluer les choses au niveau mondial. Par exemple, en investissant dans des technologies bas carbone de pointe, et en les exportant. Mais aussi en jouant, notamment lors de la COP26, un rôle moteur dans la diplomatie climatique.