Partager la publication "Corse : une équipe scientifique part à la chasse aux éclairs"
Plus de coups de foudre à la fin du siècle ?
Est-ce dangereux ? « Potentiellement », répond tranquillement Olivier Caumont. Celui-ci précise que l’avion n’ira pas dans le cœur de l’orage et restera en périphérie. Si le Falcon 20 est pris d’un coup de foudre, la carlingue métallique évacuera la décharge à la façon d’une cage de Faraday, comme le ferait tout appareil aérien.
“C’est formidable, on peut voir un éclair avec une finesse incroyable.”
Olivier Caumont, chercheur spécialisé dans l’étude des nuages au Centre national de recherches météorologiques
À bord de l’avion s’envoleront un technicien, trois ingénieurs et un scientifique. Ils suivront en direct les mesures des instruments qu’équipent l’avion : microphysique des nuages avec un radar de nuage, cristaux de glace présents via des sondes, champ électrique autour de l’appareil… “On essaie d’avoir une vue d’ensemble, pour mieux relier toutes les caractéristiques du nuage entre elles”, explique Olivier Caumont.
Un réseau de 12 stations de détection d’éclairs complète au sol la panoplie des appareils et peut cartographier les éclairs en trois dimensions. “C’est formidable, s’enthousiasme le chercheur. On peut voir un éclair avec une finesse incroyable. Ce n’est pas un instrument courant, on l’a utilisé une seule fois en France, en 2012.”
Des étudiants sur le terrain
Sur place, il fera partie des encadrants qui aideront cinq étudiants de l’École nationale de météorologie à effectuer des prévisions. Jean, fraîchement diplômé en ingénierie des travaux de la météorologie, sera aussi présent. Il faut dire qu’il a effectué un stage de six mois pour aider à la préparation de l’opération corse. “Aujourd’hui est l’aboutissement de tout ce travail, déclare le jeune homme. C’est une occasion unique d’être dans un environnement de recherche approfondi”. Ce passionné va même débuter une thèse en microphysique des nuages orageux.
Ces derniers recèlent en effet encore bien des mystères. De ces 24 heures de vol planifiées d’ici le 12 octobre 2018, les scientifiques récolteront des données qui nécessiteront plusieurs années pour les traiter.
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