Partager la publication "Des insectes plutôt que des OGM pour nourrir les animaux ?"
En quête d’une alternative plus écologique, l’Agence nationale de la recherche (ANR) s’est tournée vers les… insectes. Ces petits invertébrés sont en effet bourrés de protéines et de lipides de qualité. Sobres et efficients, ils ne consomment qu’une protéine végétale pour produire une protéine animale, là où le soja nécessite d’importantes surfaces de terre et quantités d’eau.
SOURCE D’ALIMENTATION HUMAINE INDIRECTE
Le seul problème provient de l’absence d’une filière industrielle en France, comme il en existe déjà pour le ver à soie. C’est pour pallier ce manque que l’ANR a investi près d’un million d’euros dans le bien-nommé projet « Désirable », en partenariat avec deux PME et cinq centres de recherche (AgroParisTech, l’INRA, le CEA, le CNRS, et l’IRSTEA).
Leur but ? Construire une usine à insectes expérimentale (une “entoraffinerie”) pour concevoir des procédés industriels et des normes de qualité. Deux candidats ont été retenus : le ver de farine Tenebrio Molitor et la mouche soldat Hermetia illucens. Le premier est capable de transformer des céréales en protéines animales, tandis que la seconde peut recycler des déchets carnés et du lisier. Des options, certes, peu ragoûtantes, mais particulièrement efficientes sur le plan écologique.
Réactions futures des consommateurs
Et c’est peut-être là le plus grand défi, même si des produits dérivés d’insectes sont utilisés depuis bien longtemps dans notre alimentation, à l’instar du rouge de cochenille qui colore nos bonbons. Selon la FAO, le développement de la production de protéines par des insectes est une priorité pour nourrir les 9 milliards d’être humains attendus en 2050.
Jean-Jacques Valette
Journaliste We Demain