Partager la publication "Des scientifiques découvrent 467 millions d’hectares de forêts dont on ignorait l’existence"
Jean-François Bastin, chercheur belge en écologie forestière de l’ULB (Université libre de Bruxelles) et de la FAO (organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), dirigeait initialement une équipe de scientifique dans le but de faire un recensement plus précis des forêts en zones arides.
C’est ainsi qu’ils ont fait une découverte inattendue : 467 millions d’hectares de forêts passées sous les radars ! Soit l’équivalent de la surface de la forêt amazonienne.
“J’étais le premier étonné de ces estimations. C’est surprenant de mettre encore en évidence aujourd’hui des superficies de forêt non rapportées précédemment pour une surface équivalente à la forêt amazonienne”, commente Jean-François Bastin dans un communiqué de l’ULB diffusé le 12 mai 2017.
Selon les scientifiques, cette nouvelle découverte augmenterait la superficie mondiale des forêts d’au moins 9 %. “Les différences sont particulièrement importantes en Afrique, où les chiffres sont doublés”, ajoute le chercheur en écologie forestière.
Le GIEC (Intergouvernmental Panel on Climate Change) estime que ces zones arides pourraient représenter plus de 50 % de la surface émergée d’ici 2 100. Des territoires qu’il est donc important de connaître pour mieux les protéger.
Comment est-ce possible ?
C’est pour cette raison que les scientifiques de la FAO, en collaboration avec Google, ont mis en place un nouveau procédé. Il combine des données satellites, mises à disposition par Google, une nouvelle méthode de photo-interprétation développée par la FAO, et enfin, l’expertise participative coordonnée par plus de 200 opérateurs locaux.
Ainsi, le chercheur donne l’exemple d’une forêt de baobabs au Sénégal complètement invisible dans la cartographie classique. Pourquoi ? En partie parce qu’ils n’ont pas de feuilles pendant la saison sèche.
“En révélant le réel potentiel des zones arides en terme de couverture forestière, nos résultats et notre méthode apportent de nouvelles informations pour mieux comprendre les incertitudes actuelles dans le bilan carbone de la planète, et permettent le développement d’actions nouvelles pour la conservation et la restauration des forêts, et par conséquent, pour la lutte contre la désertification et le changement climatique”, explique Jean-François Bastin.