1) Laver sa voiture sans eau
Le lavage des voitures représente 6 % de la consommation d’eau potable en France. Laver sa voiture soi-même, c’est gaspiller jusqu’à 200 litres d’eau et rejeter dans l’environnement des éléments chimiques nocifs (plomb, fer, aluminium, nickel, phosphates…). Le nettoyage à haute pression dans un centre de lavage gaspille moins d’eau mais pollue tout autant. Mieux vaut donc bichonner son véhicule à sec. Il existe sur le marché (grandes surfaces, magasins auto, Internet) des produits de lavage sans eau qui nettoient et s’enlèvent avec un chiffon doux. Ils sont naturels, biodégradables, sans solvant et peu onéreux. Et si l’on manque de temps, des sociétés spécialisées dans ce type de lavage proposent leurs services.
2) Réduire le débit du robinet
Économiser l’eau, c’est d’abord être vigilant chez soi au quotidien. Un robinet d’eau courante débite de 10 litres à 12 litres par minute. Un robinet qui fuit d’une goutte par seconde, c’est jusqu’à 300 litres d’eau perdue chaque jour ! Première précaution à prendre : vérifier et assurer l’étanchéité des joints de tuyauterie et de robinetterie. Ensuite, équiper les robinets de régulateurs de débit. Appelés aussi limiteurs, économiseurs ou mousseurs, ces petits équipements sont peu coûteux – on trouve dans le commerce des kits pour équiper les différents robinets d’un logement –, très faciles à installer et permettent de faire de substantielles économies – jusqu’à 60 % d’eau consommée en moins – sans rien perdre en confort d’utilisation. Ils sont d’ailleurs de plus en plus utilisés par l’hôtellerie, les collectivités et les bâtiments aux normes HQE. Quatre débits d’eau ainsi équipés (un évier, un lavabo, une douche et un WC, par exemple) permettent d’économiser 28 m3 d’eau et 540 kWh d’électricité par personne et par an.
Une douche consomme environ 10 litres d’eau par minute. Pour que toute cette eau ne soit pas forcément perdue, le fabricant vosgien Jedo a mis au point un receveur, écovéa, qui évacue normalement les eaux savonneuses mais récupère les eaux de rinçage, plus propres, les filtre et les réutilise en continu. Ce procédé permet de recycler de 50 % à 80 % de l’eau selon la durée de la douche. Et de réaliser une économie annuelle par personne de 20 000 litres d’eau et 900 kWh d’électricité.
4) Apprendre à se laver les mains
Les enfants ne savent pas toujours bien se laver les mains et, surtout, gaspillent trop d’eau ! Tiptaptop est un appareil en forme de goutte d’eau bleue que l’on fixe sur le robinet. Alimenté par une turbine autonome, il permet, grâce à un capteur, de déclencher et arrêter l’écoulement de l’eau quand il le faut, et diffuse une petite voix qui explique aux enfants chaque étape du lavage des mains. Conçu par trois lycéens d’Oullins, dans le Rhône, il a représenté la France en septembre 2013 lors du Stockholm Junior Water Prize, concours international de projets de jeunes scientifiques. Des écoles maternelles sont intéressées par ce système open source qu’il est possible de fabriquer soi-même en suivant les instructions du site Internet du projet.
Les eaux grises sont les eaux chaudes domestiques usées issues des appareils électroménagers, baignoires et lavabos. Leur température peut atteindre 50 °c. une famille en produit environ 50 000 litres par an. La PME francilienne Biofluides Environnement, spécialisée dans le traitement de l’eau, a eu l’idée d’exploiter cette chaleur perdue. Elle a équipé un ensemble de logements sociaux de Courcouronnes (Essonne) d’un système qui récupère les précieuses calories et les réinjecte dans la production d’eau chaude de l’immeuble. Résultat : jusqu’à 60 % d’économie sur les dépenses en eau chaude.
6) Recycler sur place les eaux faiblement polluées
Opuntia est le nom d’un genre de la famille des cactus, plantes qui vivent en milieu aride et pour lesquelles l’eau est particulièrement précieuse. De là vient le nom de la société vannetaise Opuntias, qui fabrique des stations automatisées de traitement sanitaire de l’eau sans produits chimiques, pour permettre aux blanchisseries, élevages, usines agroalimentaires, bâtiments collectifs et aussi simples particuliers de récupérer des eaux faiblement polluées – eau de pluie, eaux de forage, eaux usées domestiques, etc. –, de les traiter et de les réutiliser sur place grâce à des kits prêts à monter et faciles à installer. « Quatre-vingts pour cent de nos usages ne nécessitent pas d’eau potable. Pourtant, nos réseaux ne livrent que de l’eau potable », observe Jean-Paul Augereau, directeur de la société.
Imaginée par deux étudiants américains en design, Giradora est une machine à laver et à essorer le linge qui fonctionne à l’énergie humaine. Elle se présente sous la forme d’un baril cylindrique, qu’il suffit de remplir d’eau et de savon. On ferme le couvercle, on s’asseoit dessus et on active la pédale avec ses pieds. Ergonomique et facile d’utilisation, elle permet de laver 5 kg de linge. un bon moyen pour économiser eau et énergie, mais aussi une opportunité pour les pays pauvres où l’habitat n’est pas toujours alimenté en eau courante ou en électricité. En outre, son prix est très faible : 40 dollars (30 euros). Une invention qui a remporté le Défi de l’innovation sociale Dell et un International Design Excellence Award.
8) Récupérer les eaux de pluie
L’eau qui tombe du ciel est gratuite. De plus elle est ni calcaire ni chlorée. Pourquoi ne pas la récupérer ? Si elle est interdite à la consommation, rien n’empêche de l’utiliser pour arroser son jardin ou laver son linge. On peut acquérir dans le commerce des cuves de 200 litres à 1 500 litres qui permettent de les récupérer. Des économies substantielles en perspective.
9) Boire l’eau des toilettes
Consommer une eau recyclée provenant de l’évier, de la douche o u des toilettes ? En Australie, pays confronté à des sécheresses chroniques, cette solution, certes controversée, est envisagée. Elle est aussi efficace et moins onéreuse que le dessalement des eaux de mer. Lemonde.fr rapportait en avril 2013 que « près de 60 000 habitants de la grande banlieue de Sydney ont déjà été contraints d’accepter de voir couler de leur robinet un mélange d’eaux usées recyclées, d’eau de rivière et d’eau de pluie ».
10) Transformer la sueur humaine en eau potable
Elle essore les vêtements chargés de sueur et transforme celle-ci en eau potable. La sweat Machine a été mise au point par l’ingénieur Andreas Hammar en collaboration avec l’Unicef, et dévoilée en suède en juillet 2013, à l’issue d’un match de football où des célébrités, après avoir remis leurs maillots trempés, ont accepté de boire un verre de leur sueur ainsi recyclée. Les 10 ml d’eau produits à partir d’un seul t-shirt seront certes insuffisants pour étancher la soif des 780 millions d’humains qui n’ont pas accès à l’eau potable dans le monde, mais c’est une manière originale de sensibiliser le public à ce problème.
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