Écomatelas : premier fabricant de matelas à afficher un Éco-Score

Depuis sa fondation en 2017, Écomatelas s’est donné pour mission de proposer des matelas issus de l’économie circulaire, plus vertueux pour l’environnement et accessibles au plus grand nombre. Ces matelas de seconde main – en très bon état, entièrement désinfectés et remis quasi à neuf – ont une empreinte carbone plus réduite que la moyenne. Pour mettre cela en valeur, l’entreprise – basée près de Montpellier – a décidé d’afficher l’Éco-Score de ses produits. Cet indicateur d’impact environnemental a été conçu sur un modèle similaire au Nutri-Score, avec une note de A à E sur la base de quinze critères.

Écomatelas est le premier acteur de la literie à proposer une telle transparence à ses clients. “En tant qu’acteur de l’économie circulaire, on savait qu’on aurait une note intéressante sur l’affichage environnemental”, explique Jérémie Adjedj, fondateur d’Écomatelas​. Ce score, basé sur une analyse de l’impact carbone, est un moyen de se différencier des concurrents et une réponse aux attentes des consommateurs. “Ils viennent d’abord pour le prix. Mais ils sont aussi très contents de réaliser qu’ils font aussi un geste pour la planète.” Un petit bonus qui conforte leur achat responsable.

4 mois de travail pour définir l’Éco-Score des matelas

Pour créer cet Éco-Score, l’entreprise a collaboré avec Eco Impact. Il s’agit d’un cabinet spécialisé dans l’analyse du cycle de vie des produits de l’ameublement. “Si on l’avait fait en interne, ça nous aurait pris sûrement un an, voire plus”, précise Jérémie Adjedj. Grâce à cette expertise, Écomatelas a pu évaluer l’empreinte environnementale de ses produits en quatre mois. Un temps record pour un projet d’une telle envergure​. En ligne, le score est d’ores et déjà affiché sur chaque produit. Et il apparaîtra sur les étiquettes de tous les matelas à partir de janvier 2025.

90 % des modèles vendus par Écomatelas sont notés A et 10 % B. “La différence se joue sur les matelas à mémoire de forme. Nous remplaçons cet élément par du matériau neuf, c’est ce qui dégrade un peu la note.”

Le point faible d’Écomatelas : le transport

LÉco-Score a permis à Écomatelas de mettre en lumière le principal point d’amélioration de son impact carbone : le transport, responsable de 60 % de ses émissions. Située dans le sud de la France, l’entreprise fait venir les matelas à reconditionner d’un peu partout dans l’Hexagone mais notamment d’Île-de-France. Une fois remis en état, il faut à nouveau les transporter pour les livrer chez les clients.

“Nous allons, d’ici 2027, ouvrir un deuxième centre de production de matelas au nord de la Loire, sans doute en île-de-France, pour éviter d’avoir un impact carbone aussi fort sur cette partie”, confie le fondateur​. Ce souci de transparence rappelle l’initiative de Lagoped dans le secteur de la mode. Elle aussi a été une marque pionnière dans l’affichage de l’Éco-Score de ses vêtements. Là aussi pour encourager des choix de consommation plus éclairés.

Différentes filières d’approvisionnement pour Écomatelas

Pour ses matelas reconditionnés, la société s’approvisionne avec soin. Elle collabore avec des fabricants de literie pour récupérer des matelas neufs (fins de série ou petits défauts, par exemple). Elle s’approvisionne aussi auprès des organismes de collecte de déchets, comme Recyc Matelas devenu aussi son actionnaire majoritaire depuis 2023. Mais, à chaque fois, les matelas doivent répondre à un cahier des charges strict.

“Nous travaillons également en partenariat avec des recycleurs spécialisés, comme l’éco-organisme Valdelia pour le secteur hôtelier​. Ces approvisionnements garantissent l’accès à des matelas ayant peu servi – 3-4 ans max –, souvent de très bonne qualité et parfois même jamais utilisés. Ils proviennent exclusivement du territoire français.”

25 à 35 minutes pour remettre un matelas en état

Le processus de reconditionnement des matelas chez Écomatelas s’appuie sur une méthode brevetée qui allie désinfection, réparation et réassemblage. Pour chaque matelas, seuls les noyaux encore en parfait état sont conservés. Les matériaux usés sont remplacés par des composants neufs si nécessaire. Une machine de désinfection unique en France, validée par Bureau Veritas, permet d’hygiéniser les matelas à 99,9 % pour offrir un produit aussi sain qu’un matelas neuf​. Mais en moyenne 50 % moins cher.

“Il faut compter 25 à 35 minutes sur la chaîne de production pour chaque matelas. Durant ce laps de temps, il est inspecté, coupé, renforcé et finalisé pour garantir une qualité optimale. Le résultat est un matelas à 90 % réemployé, qui conserve une durée de vie moyenne de sept ans. Contre dix pour du neuf. La différence est qu’il présente un impact environnemental nettement inférieur, le tout pour un coût très réduit​.”

Un marché du reconditionné qui plaît

Depuis sa première année d’existence, Écomatelas est rentable. En 2024, la société a enregistré une croissance de 60 % par rapport à l’année précédente, atteignant ainsi les 3 millions d’euros de chiffre d’affaires, contre 2 millions en 2023. Pour 2025, elle vise 4,5 millions d’euros, un objectif qui sera soutenu par des recrutements prévus et un atelier agrandi​ (actuellement quinze employés dédiés).

“L’atelier va doubler de taille et nous allons optimiser la ligne de production. Avec davantage d’automatisation notamment. Cela va nous permettre de passer aujourd’hui de 800 matelas produits par mois à plus de 1 500 d’ici fin 2025“, conclut Jérémie Adjedj.

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