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En 2050, cap sur les villes de l’ouest de la France !

En se basant sur les projections scientifiques de l’Agence européenne de l’environnement et l’expertise de chercheurs dans différentes disciplines, WE DEMAIN vous invite à un reportage-fiction dans ce que pourrait être la France, ses paysages, ses villes et ses activités dans trente ans.

Alors, quelles seront les villes plus attractives, les régions les plus sinistrées ? En route  !

Cet article est issu de notre grand dossier “OÙ FERA-T-IL BON VIVRE DANS LA FRANCE DE 2050 ?“, publié dans WE DEMAIN n° 33, disponible sur notre boutique en ligne.

Caen, Calvados, 22  avril 2050

Les quais de la gare de Caen sont bondés ce vendredi soir. Le TGV en provenance de Paris Saint-Lazare se vide de ses centaines de voyageurs qui vivent en Normandie mais travaillent dans la capitale. Caen est victime de son succès. En effet, depuis une dizaine d’années, la ville est devenue un refuge pour beaucoup de Franciliens attirés par une vie plus calme et des températures moins suffocantes. Il y fait rarement plus de 37  °C au plus fort de l’été.

Mounia est l’une d’entre elles. Cadre dans une grande entreprise d’énergies renouvelables basée à la Défense, à 90  % en télétravail, cette trentenaire a posé ses valises dans le Calvados en 2045. “Juste avant que les prix des appartements ne deviennent inaccessibles.” Cette année, Caen a fait son entrée dans le top 10 des villes où l’immobilier est le plus cher. 5 500  euros le mètre carré. Dans ce classement, on retrouve plusieurs cités de l’Ouest comme Nantes, Angers, Tours et Rennes.

Le réchauffement climatique a en revanche provoqué l’exode de beaucoup d’habitants de métropoles autrefois plébiscitées. Comme Nice, Bordeaux ou Toulouse, où a grandi Mounia. “Quand je rends visite à mes parents là-bas, c’est l’expédition ! 48 degrés l’été, des restrictions d’eau… J’espère qu’ils viendront me rejoindre en Normandie lorsqu’ils seront vraiment âgés.”

À lire aussi : En 2050, on skiera dans les Alpes mais plus dans les Pyrénées

Lyon, Rhône, 12  juillet 2050

À Lyon aussi, chaque été est devenu une épreuve. Les nappes phréatiques sont régulièrement à sec. Un système de compteurs connectés a récemment été mis en place dans tous les logements pour rationner la consommation d’eau. Lors des épisodes de pénurie, elle peut être limitée à 50 litres par personne et par jour.

Place Bellecour, un retraité s’adonne à sa promenade vespérale. Alors que le mercure est enfin retombé en dessous des 30  °C. Franck, 75 ans, ne reconnaît plus sa ville.“ Nous avons aujourd’hui le climat qu’ont connu mes grands-parents à Madrid, avant d’émigrer en France.” Il s’arrête à l’ombre d’un des nombreux palmiers plantés sur l’esplanade végétale et relativise : “ La ville a tout de même fait beaucoup pour rendre les choses plus supportables.”

Dès les années 2020, comme de nombreuses villes, Lyon a entrepris de végétaliser le plus possible les murs et les sols. Adieu béton, vive la terre battue ! Les toits des immeubles et les routes ont été repeints en blanc, et des panneaux réfléchissants ont été installés. Sans cette politique, la température de la ville aurait été en moyenne plus élevée de dix degrés.

CE QUE L’ON SAIT

Selon Météo France, il y a eu en France autant de vagues de chaleur entre  2000 et  2020 qu’entre  1947 et  2000. En 2050, elles devraient être encore deux fois plus fréquentes, plus sévères et plus longues, sur tout le territoire. Vers 2050, notre pays doit s’attendre à connaître des pics de températures dépassant 50  °C, voire 55  °C.

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