En Allemagne, la politique anti-viande de la ministre de l’Environnement divise

Au ministère de l’Environnement en Allemagne, il n’y a plus de viande, ni de poisson depuis le mois de janvier. Du moins lors des repas officiels.

Barbara Hendricks (SPD), la ministre de l’Environnement, est à l’origine de cette décision. Selon le quotidien allemand Bild, les ingrédients utilisés lors de ces réceptions doivent également être bio, de préférence locaux ou issus du commerce équitable.

Le ministère de l’Environnement allemand — qui n’a de cesse de dénoncer les effets négatifs de la consommation de viande — souhaite “montrer l’exemple en matière de protection de l’environnement”. Au mois d’août dernier, il  annonçait déjà vouloir s’attaquer à l’élevage intensif, de plus en plus décrié par la population allemande.

Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’élevage affecte considérablement l’environnement. En 2013, il était responsable de 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre sur la planète.

La FAO estime que les émissions de gaz à effet de serre liées à l’agriculture, à l’exploitation des forêts et à la pêche ont quasiment doublé au cours des cinquante dernières années. En 2014, elles représentaient 24 % des émissions mondiales, derrière la production d’énergie et de chaleur.

Une décision controversée

La critique ne s’est pas fait attendre. Selon le Huffington Post, certains ministres ont reproché à Barbara Hendricks d’en faire trop. Le Ministre de l’Agriculture Christian Schmidt (CSU) — fervent défenseur de la boucherie allemande — a taxé sa décision de “paternaliste”.

En décembre 2016, le même ministre s’était déjà élevé contre l’utilisation des mots “steak”, “saucisse” ou encore “escalope” pour des produits végétariens, jugeant ces termes trompeurs et déstabilisants pour les consommateurs.

De son côté, Gitta Connemann (CDU), députée au Parlement allemand, reproche à Barbara Hendricks une forme d’hypocrisie : “ils ne vont pas sauver le climat en stigmatisant les consommateurs de viande, et ils le savent. L’interdiction ne s’applique qu’à une poignée de personnes, pas aux 1 200 employés [du ministère de l’Environnement]“, précise le Daily Telegraph.

La ministre de l’Environnement s’est défendue, déclarant ne pas vouloir dicter aux gens ce qu’ils devaient manger mais bien “promouvoir un mode d’alimentation plus durable”.

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