Partager la publication "Et si, grâce aux nouvelles technologies, vous déménagiez à la campagne ?"
Sébastien Côte : Aujourd’hui, on assiste déjà à un exode urbain. Les jeunes générations – mais pas que – aspirent à améliorer leur qualité de vie. Depuis quatre ans, 100 000 personnes ont quitté les villes en France. La première condition pour s’installer ailleurs est la connexion. Les nouvelles technologies sont au cœur de ce changement. Pour se faciliter la vie, en créant des circuits courts par exemple, Internet est essentiel. Sans ça, il n’y a pas de drive agricole. Grâce à ces nouveaux outils, on commande sur le net et on va chercher ses légumes. Et il en va de même pour la démocratie.
Il n’existe pas encore de “smart village”. Personne n’a réalisé l’équation globale, mais il y en existe des fragments en de nombreux endroits. À Bras sur Meuse, le maire Julien Didry a mis en place la “mairie 24 heure sur 24”. En clair, les services de la mairie sont toujours disponibles. À l’échelle d’un territoire, le projet Perche 2.8 se distingue lui aussi par son dynamisme. Les porteurs du projet sont allés chercher trois ou quatre millions de fonds de l’UE, puis ils ont mis en place une école de codeurs ouverte aux jeunes en décrochage scolaire.
Il y a un problème avec le transport tant que l’on continue de devoir travailler en ville. Les mouvements pendulaires entre le travail et la maison sont monstrueux et cela soulève des questions sur notre dépendance à la ville. Nous inventons autre chose.
C’est à dire ?
Prenez le travail. Si les tâches, au lieu d’être organisées de façon verticale comme dans les grosses entreprises, étaient transversales, est-ce que cela n’entrainerait pas une vraie innovation ? Le télétravail se développe et permet de choisir son lieu de vie. Il existe des entreprises à bureau tournant, même si beaucoup de boîtes veulent encore avoir leurs salariés sous le coude. Travailler en dehors de l’entreprise oblige à savoir vraiment quelle mission on donne aux gens, ce n’est pas facile. Pourtant la rentabilité qui en découle est de 15 à 30 % supérieure.
Revenons aux modes de transports. Lesquels vous paraissent dotés du plus grand potentiel pour les territoires ruraux ?
Le covoiturage fonctionne déjà bien. Et les bornes électriques arrivent. Cela se développera doucement, sachant qu’à la campagne ce sera moins compliqué qu’en milieu urbain. Le transport à la demande se développe aussi, notamment sous forme de taxis communaux. Et tout cela s’appuie sur la connectivité. C’est ce qui rend tout possible.
Pour en savoir plus : http://www.ruralitic.com