Partager la publication "Existe-t-il vraiment des crèmes solaires respectueuses des océans ?"
Or, si elles protègent notre peau des UV, ces crèmes détruisent peu à peu les récifs coraliens et autres animaux marins. Avec la multiplication des alertes scientifiques sur le sujet, des produits “éco-friendly” ont vu le jour.
Ces crèmes – “bio”, “minérale” ou encore “protège le corail” – sont-elles réellement inoffensives pour les océans ? We Demain fait le point.
Crèmes chimiques vs crèmes minérales
L’oxybenzone, par exemple, est un perturbateur endocrinien qui favorise le blanchissement du corail et empêche la bonne reproduction des animaux marins. Et il n’est pas moins nocif pour les humains ! Hawaï a d’ailleurs voté l’interdiction des crèmes à base d’oxybenzone et d’octinoxate en 2018.
Les crèmes dites “bio” ou “naturelles” contiennent elles des filtres UV minéraux, à base de dioxyde de titane ou d’oxyde de zinc. En principe, ces composés sont plus respectueux de la faune marine, mais persiste un problème… de taille.
Pour éviter l’effet “traces blanches”, certains fabricants utilisent le dioxyde de titane et l’oxyde de zinc sous forme de nanoparticules. À cette taille minuscule (moins de 100 nanomètres), elles peuvent pénétrer n’importe quelle barrière, qu’il s’agisse de notre peau, de celle des dauphins, des coraux, et même le placenta !
Les nanoparticules : un danger de taille
Une étude de l’Université de Wageningen, aux Pays-Bas, a par ailleurs observé que les nanoparticules de dioxyde de titane et d’oxyde de zinc perturbaient le comportement alimentaire et la reproduction des moules. Certains poissons voient même leur code génétique modifié et donnent naissance à des hermaphrodites, ce qui empêche leur reproduction.
D’autres études avancent que les nanoparticules tueraient également le plancton. La recherche scientifique sur ces composés ne fait que commencer.
Démêler le vrai du faux
Plus généralement, il faut se méfier des appellations “eco-friendly” : aucun label cosmétique propre au respect des océans n’existe en France. L’association Ambassades des océans a ainsi démontré que sur 6 crèmes solaires dites “respectueuses” de l’environnement et des coraux, 2 contenaient des agents toxiques, et toutes contenaient du dioxyde de titane et de l’oxyde de zinc, potentiellement en nanoparticules.
Pour aider les consommateurs dans leur choix de protection solaire, le laboratoire environnemental américain Haereticus a listé les ingrédients nocifs pour les océans :
Alors, quelles solutions adopter ?
Pour protéger sa peau des UV et des risques de cancer cutanés, le mieux est donc… d’éviter de s’exposer au soleil entre 10 heures et 16 heures, recommande l’OMS. Et de se couvrir de vêtements et chapeaux. L’ombre d’un arbre ou d’un parasol crée aussi une barrière contre les UV.
Lorsque qu’une crème solaire est vraiment indispensable (pour les enfants par exemple), reste à bien scruter les étiquettes.
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