Fini les sacs plastique en Californie. En France, on en est où ?

Si vous regardez des séries américaines, vous avez peut être remarqué, entre autre différences culturelles avec la France, que les personnages reviennent du supermarché les bras chargés de sacs en papier. Voila déjà plusieurs années que le sac plastique est en voie de disparition sur la côte ouest des États-Unis. Et depuis quelques jours, c’est certain, la Californie va devenir le premier état Américain à formellement interdire les sacs plastique dans ses commerces. Alors que San Francisco et Los Angeles avaient déjà banni les sacs plastiques de leurs centres commerciaux, le gouverneur Jerry Brown a annoncé le 4 septembre qu’il approuverait l’interdiction à l’échelle de l’État. Fini les dix milliards de sacs plastique par an qu’utilisait jadis cet État côtier, dont beaucoup finissaient dans la mer. Mais en France, on en est où ?

Zéro sac plastique dès 2016

Chez nous aussi, les jours du sac en plastique sont comptés. En janvier, les sacs non réutilisables se sont vus taxés de six centimes par unité. En juin, un amendement a été déposé par la ministre de l’Écologie Ségolène Royal, dans le cadre de l’examen de la loi sur la biodiversité, pour interdire les sacs plastique à usage unique dans les magasins dès le 1er janvier 2016. Quelques jours plus tard, il était adopté.

Cette décision ne fait que prolonger une prise de conscience amorcée au début des années 2000. Entre 2002 et 2011, le nombre de sacs plastique distribués chaque année est passé de 10 milliards à 700 millions, une baisse de 93 % ! Cela fait une décennie que les habitudes des acteurs économiques se sont petit à petit transformées, notamment sous l’impulsion d’une convention volontaire. Dès 1996, Leclerc généralisait les sacs réutilisables à ses caisses. Depuis 2008, les grandes enseignes ont volontairement organisé un retrait progressif. Et les Français suivent le mouvement. En 2013, ils ont consommé en moyenne 80 sacs plastiques à usage unique par personne, contre 460 pour les Portugais et les Polonais, et 198 en moyenne en Europe.

Les efforts des centres commerciaux

De Monoprix à Carrefour, toutes les caisses proposent aujourd’hui des alternatives (sacs biodégradables ou en coton réutilisable). Seul bémol : au rayon fruits et légumes, les petits sacs en plastique en libre-service demeurent. Douze milliards sont écoulés chaque année. Seuls les magasins bio du type Biocoop mettent à disposition des sacs en papier dans ce rayon. Face à la future interdiction des sacs plastique dans ce rayon, les filières des fruits et des légumes français n’ont pas manqué de décrier la mesure, arguant du fait que ces réformes auraient une répercussion sur le prix payé par le consommateur (environ 300 millions d’Euros).

Une nouvelle filière

Si la ministre de l’Environnement veut aller plus loin, c’est que la fin du plastique présente un intérêt écologique évident : en plus d’être très difficiles à recycler, les sacs plastiques mettent plusieurs siècles à disparaitre lorsqu’ils sont jetés dans la nature. Mais Ségolène Royal y voit également des avantages économiques. Alors que 80% des sacs plastiques sont aujourd’hui importés d’Asie, impose des sacs biodégradables permettrait de créer France une nouvelle filière en France.

Laura Cuissard
Journaliste
@faisonsenvie

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