Respirer

Un masque biodégradable pour limiter la pollution plastique

C’est un des nombreux effets indirects – et négatifs – de la pandémie. L’utilisation intensive de masques respiratoires jetables génère une importante quantité de déchets, dont une partie finit dans la nature, comme cela se produisait déjà à la mi-mars sur les plages de Honk Kong. Composés de microfibres de polypropylène, une matière plastique, ils sont difficilement recyclables.

Comment prévenir cette pollution ? Il existe peut-être une solution pour régler le problème sans sacrifier la sécurité sanitaire : créer des masques biodégradables.
 

Des chercheurs de l’université australienne Queensland Technological University ont ainsi développé un modèle en nanocellulose, fabriqué à partir de déchets végétaux comme du résidu de canne à sucre.
Ce nouveau masque parviendrait à bloquer les particules inférieures à 100 nanomètres. “Nous avons testé ce matériau, et nous l’avons trouvé plus efficace que les masques de haute qualité disponibles dans le commerce  pour éliminer les nanoparticules de la taille d’un virus”, précise l’un de ses concepteurs, l’ingénieur Thomas Rainey, dans un communiqué publié mi-avril par l’université. Pour rappel, un masque chirurgical piège au moins 80 % de particules d’une taille moyenne de 60 nanomètres, et un masque FFP2, 94 %.

Il serait, en outre, moins gênant pour la respiration qu’un masque classique. Après une première phase de test, les scientifiques recherchent aujourd’hui des partenaires industriels afin de produire leur invention, pour le moment non-homologuée, à grande échelle.

La course au masque écolo

Si plusieurs modèles biodégradables voient le jour, leur efficacité réelle contre le coronavirus reste sujette à validation. Les designers américains Elizabeth Bridges et Garrett Benisch ont ainsi présenté un prototype en cellulose bactérienne qui présenterait, selon eux, un niveau de protection équivalent au masque N95 (norme américaine pour les masques qui filtrent au moins 95 % des particules).

La membrane est synthétisée par une bactérie, la Komagataeibacter xylinus, qui sécrète naturellement de la fibre de cellulose en se reproduisant. Le produit final, flexible mais solide, se dégrade facilement dans l’environnement. Seul bémol : sa durée de fabrication. Il faut compter environ deux semaines pour un masque, reconnaissent ses inventeurs sur le site Design Boom.

Plus original, au Vietnam, l’entreprise Veritas Shoes s’est lancée dans la production de masques à partir de fibres de café. Celles-ci sont obtenues en broyant et mélangeant du marc de café avec du plastique recyclé, la matière étant ensuite tissée pour former une pellicule filtrante. Ce masque est donc lavable, réutilisable et 100 % biodégradable. Attention cependant, il ne s’agit pas d’un masque médical. La société travaille à la conception d’un filtre similaire aux normes N95, mais il faudra patienter avant que son invention ne soit homologuée, précise Le Petit Journal.

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