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Il est un îlot montagneux, au centre de l’Italie, où les loups n’ont jamais disparu. Au XIXe siècle, le roi Victor Emmanuel II y chasse l’ours brun et un chamois aux longues cornes qui n’existe qu’ici. À la fin des chasses royales, il ne subsiste que quelques dizaines d’animaux.
On décide alors de créer une réserve qui attire bien d’autres représentants de l’écosystème montagnard. L’année 1922 marque l’émergence du premier parc national d’Europe, celui des Abruzzes. 12 000 hectares dédiés à la nature.
Ces reliefs de l’Apennin central demeurent un refuge – qui s’étend aujourd’hui sur 50 000 hectares. C’est même l’unique terre où les loups, traqués dans tout le pays, parviennent à survivre. Ceux qui ont repeuplé la France proviennent de ce territoire où la loi du sauvage prime sur celle de l’homme.
C’est là que je vais tenter d’approcher les loups en compagnie du photographe Fabien Bruggmann. “C’est un des seuls endroits en Europe où l’on peut vraiment les voir évoluer.” La promesse de Fabien a suffi à motiver mon voyage. Après avoir remonté la piste des prédateurs pendant des années*, ce sera une récompense de les observer de près.
* Des loups et des hommes, Caroline Audibert, Terre humaine, Plon, 2018.